Le 13e festival du film amazigh occupe une place importante dans le champ cinématographique en Algérie. Ce même festival possède un moment fort dans son programme, c'est celui de l'invitation de la région amazighe de Siwa. Pouvez-vous nous en parler ? Le festival a grandi, devenant de plus en plus professionnel et cela, faut-il le souligner, c'est grâce aux encouragements du ministère de la Culture et aux efforts de toute une équipe rodée et aguerrie, animée d'un esprit coopératif et éprise de cinéma. Aujourd'hui, c'est devenu une tradition d'avoir un invité d'honneur. Cette année, notre choix s'est porté sur la ville de Siwa, en Egypte. Il convient de savoir que tasiwith est une variante linguistique amazighe. A cette occasion, on présentera des films amazighs qui traitent de l'amazighité dans cette région, en présence des réalisateurs, à l'exemple d'Hassan Daoud (chargé de la délégation), et aussi Rabah Abou Bakr Omar, (artiste et chef de tribu de Siwa). Comme à son habitude, le festival récompense les meilleures réalisations. Quelles sont les sections prévues pour cette compétition ? Cette année, outre les sections habituelles, à savoir l'Olivier d'or et la section Jeune talent, nous avons introduit des films doublés en tamazight. Il s'agit de films récents et non commercialisés, qui seront projetés en exclusivité durant ce festival. Il y a 3 films dont : « Titi le viking 2 », sous la direction de Samir Aït Belkacem, « Tarous » de Karim Belabed, « Planète Hulk » de Smaïl Abdenbi. En marge de ce festival, nous avons prévu aussi un autre concours, celui du cosplay, consacré au déguisement, qui se tiendra à la placette de la ville de Tizi Ouzou. Il y a aussi le concours du scénario qui demeure ouvert jusqu'au 27 mars, c'est-à-dire à la veille de la clôture de ce festival. Dans vos ateliers, vous prévoyez la participation des enfants de l'îlot amazigh du sud-ouest algérien, situé dans la wilaya d'El Bayadh. Parlez-nous de cette participation... A vrai dire, c'est un coup de cœur que nous avons eu, dernièrement, lors de notre déplacement dans la région de Bousemghoune. Cette population qui parle amazigh a formulé le souhait de prendre part à cette manifestation. Nous avons répondu à leur vœu en les faisant bénéficier des activités de ce festival. Mieux encore, on leur offre l'opportunité de réaliser un court métrage durant ce festival. Le festival du film amazigh ne concerne pas seulement la projection de films. Il est élargi à un autre volet, celui de la publication, en particulier... La publication occupe une place importante dans le plan de charge de notre festival et ce, durant toute l'année. Nous venons de publier, à l'occasion de ce festival, un beau livre intitulé « Sauvons nos salles de cinéma ». On va, d'ailleurs, le distribuer à titre gracieux, durant ce festival. Le festival touchera, outre la ville de Tizi-Ouzou, six localités de la wilaya, avec la complémentarité des cinébus. Parlez-nous de cet esprit d'aller à la rencontre d'un public plus large ? Il est important d'aller vers le public, les villages, permettant aux familles de profiter des projections de films en plein air. Et comme je l'ai annoncé durant la conférence de presse, concernant la programmation des films, elle touchera certaines régions. Six communes sont retenues pour accueillir la projection de ces films. Il s'agit de Bouzeguène, Larbaâ Nath Irathen, Oued Aïssi, Tigzirt, Boghni et Draâ Ben Khedda. Les 33 films proposés dans le cadre de ce festival y seront diffusés simultanément. Notre but pour l'édition de cette année est de présenter et promouvoir les films en compétition auprès de la population locale et à travers les différentes régions de la wilaya. Je tiens à souligner que nous avons programmé la projection de tous les films du regretté cinéaste Abderrahmane Bouguermouh. Nous lui rendons aussi un hommage lors de la cérémonie d'ouverture de ce festival. On compte distribuer un numéro spécial de la revue « Asaru cinéma » dédié à l'œuvre et au parcours d'Abderrahmane Bouguermouh.