Par Kader Bakou Avant d'arriver au siège du quotidien Le Soir d'Algérie, «l'écologiste » remarque un platane gravement mutilé. Son sang n'a fait qu'un tour. Il fulmine contre ceux qui n'ont pas pris soin de cet arbre. Son ami, qui travaille à la maison de la presse Tahar-Djaout depuis longtemps, lui explique que ce platane n'a pas été victime d'une négligence de jardiniers. L'arbre a été touché par le souffle de la bombe lors de l'attentat terroriste qui avait visé le siège du journal Le Soir d'Algérie en février 1996 et qui avait coûté la vie aux journalistes Allaoua Aït Mebarek, Mohamed Dhorban et Mohamed Derraza. Scrutant l'intérieur du tronc d'arbre, l'écologiste constate que des traces de brûlures y subsistent 17 années plus tard. Il se rappelle du film Les palmiers blessés du réalisateur tunisien Abdellatif Ben Ammar. Ces palmiers blessés en Tunisie portent toujours dans leur «chair» les balles françaises de la bataille de Bizerte en 1961. Le platane blessé de la maison de la presse est toujours debout. Ses bourgeons repoussent à chaque printemps. En été, les gens viennent s'abriter du soleil à l'ombre de cet arbre. La vie continue ! K. B.