Khalida Toumi affirme que son objectif a toujours été celui de «relancer le livre et la production cinématographique après leur mort, lorsque l'Etat avait décidé de ne plus s'occuper de la culture entre 1990 et 1997». La ministre de la Culture, qui s'exprimait hier, au Forum du quotidien El Moudjahid, a remis sur le tapis la question du livre et la production cinématographique. Deux facteurs vitaux pour l'expansion culturelle de la société. Mais il se trouve, selon Khalida Toumi, que l'Algérien a été privé pendant des années de toute production dans ce sens, le jour où l'Etat a cru ne pas avoir à gérer la culture, la confiant au secteur privé. D'où la dissolution de toutes les institutions culturelles, et l'affectation des salles de cinéma aux APC et particuliers. C'était alors la mort du livre et du film, jusqu'à ce qu'elle arrive, suivant ses propos ! Khalida Toumi laissait ainsi entendre qu'elle a sauvé la culture algérienne après sa grande déchéance. Même si elle n'avance pas de chiffres ou de statistiques sur le nombre de films produits depuis et de livres édités. Elle affirme que leur nombre a été conséquent depuis. «Il y beaucoup de films que les Algériens ont été privés de voir car la majorité des salles de cinéma sont fermées et maintenues sous la gestion des APC...», s'est-elle désolée. Toutefois, la qualité de cette production, dont nombre reste encore inconnu, n'a pas été évoquée. «Faut-il que cette production soit intéressante pour que nous ayons manqué de la voir», murmure une dame présente dans la salle. La ministre de la Culture a tenu enfin à préciser que les producteurs de films ont le «droit d'accès» au soutien financier de l'Etat et non pas le «droit» au soutien financier. Et cet accès dépend, explique Khalida Toumi, de l'avis d'une commission de juges. Mais la question qui se pose est la suivante: les productions financées par l'Etat sont-t-elles toujours les bonnes ?