La secrétaire générale du Parti des travailleurs est persuadée que les Etats-Unis préparent une action militaire contre l'Algérie. Louisa Hanoune estime que cette menace est prise à la légère par la classe politique et les médias. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Les Etats-Unis d'Amérique se préparent à lancer une attaque contre l'Algérie. Louisa Hanoune est convaincue que le récent déploiement de soldats et d'avions américains dans une base au sud de l'Espagne entre dans ce cadre. «Il y a des signes qui indiquent que notre pays est en danger. L'autorisation accordée par le gouvernement espagnol à l'Administration américaine pour l'installation de 500 soldats et de 8 avions dans la base de Morón de la Frontera, en Andalousie, est un signe clair. Nous sommes certains que cette force militaire est destinée à intervenir en Algérie, malgré les déclarations du gouvernement espagnol et du département américain à la Défense. D'ailleurs, le Pentagone s'est fendu d'une déclaration absolument ahurissante puisqu'il a précisé que ces forces sont chargées d'intervenir dans les pays d'Afrique de l'Ouest. Comment cela se peut-il puisque les Etats- Unis ont déjà des forces dans cette région d'Afrique ?», a expliqué, hier, Louisa Hanoune à l'ouverture de la session ordinaire du comité central du Parti des travailleurs. Hanoune a indiqué avoir été récemment contactée par l'ambassadeur d'Espagne à Alger qui a tenu à la rassurer. «L'ambassadeur d'Espagne m'a appelée au téléphone, il s'est montré rassurant. Pour lui, il n'y a aucune volonté de porter préjudice à l'Algérie. Je lui ai répondu que nous serons totalement rassurés du côté de l'Espagne lorsque le Premier ministre rendra publique une déclaration officielle pour annoncer que cette base ne sera pas utilisée pour lancer une attaque militaire contre l'Algérie. Mais nous ne croirons jamais les Américains pour la simple raison qu'ils sont des menteurs.» Mais Louisa Hanoune dit ne pas comprendre la passivité de la classe politique et des médias algériens à propos de cette affaire. «Soit ils savent et c'est très grave, soit ils n'ont rien compris. Mais dans quelque temps, il sera trop tard». Elle s'est montrée particulièrement remontée contre Amar Belani, le chargé de la communication du ministère des Affaires étrangères qui, selon elle, «n'est pas habilité à parler au nom de l'Administration américaine et du Pentagone». «Dans cette affaire, il semble que Belani s'est exprimé en son nom personnel », précisera-t-elle. Au terme de son discours d'ouverture, Louisa Hanoune a confirmé à la presse avoir rencontré récemment le Premier ministre et lui avoir fait part de ses craintes. «J'ai remis un dossier complet à Abdelmalek Sellal. C'est une affaire trop grave pour que les plus hautes autorités de l'Etat ne s'y intéressent pas». La question de l'absence du président de la République a-telle été abordée lors de cette rencontre ? «Evidemment, a répondu Hanoune. Nous avons parlé de la santé du président. M. Sellal m'a confirmé qu'il se portait mieux. Nous avons comparé les informations dont nous disposons à ce sujet et sommes arrivés à la même conclusion. Le président de la République va bien. C'est son premier AVC, il faut lui laisser le temps de se reposer».