Grande inquiétude au sein du Parti des travailleurs. Sa secrétaire générale craint une intervention militaire «directe» ou «indirecte». Louisa Hanoune appelle à une grande mobilisation à l'intérieur et à l'international. Tous les relais du PT seront actionnés en vue d'une riposte. Nawal Imés - Alger (Le Soir) - Les menaces qui planent sur l'Algérie ne sont pas à prendre à la légère. C'est l'avertissement lancé, hier, par la première responsable du Parti des travailleurs. La présence de marines américains au niveau de la base Morón de la Frontera, dans la province de Séville, en Andalousie, et les conséquences que cela peut provoquer ont été au centre des débats lors de la réunion du comité central du Parti des travailleurs. Sa secrétaire générale en est persuadée : l'Algérie est ciblée et la réponse doit être à la hauteur de la menace. Le PT à travers toutes ses structures est en état d'alerte, mais pas seulement, puisque Louisa Hanoune a fait savoir, hier, que son parti compte lancer une large mobilisation. Une initiative qui vise à alerter l'opinion nationale et internationale autour des dangers qui guettent l'Algérie. Les organisations syndicales internationales, les partis politiques et tous les amis du parti seront mis à contribution pour faire fléchir l'administration américaine. Louisa Hanoune affirme que seule une forte pression et une immunisation de l'Algérie de l'intérieur peuvent empêcher la concrétisation du projet de déstabilisation de l'Algérie. Un projet, dira-t-elle, qui n'est pas seulement porté par des parties à l'extérieur, mais également par des personnes qui se réclament activistes et qui sont à la solde d'ONG qui les rémunèrent pour faire dans l'agitation. Louisa Hanoune affirme détenir une liste de ces pseudo-activistes et fait savoir qu'elle ne la dévoilera à l'opinion publique qu'au moment «opportun». Seule raison d'espérer de Hanoune, la spécificité de l'Algérie où, dit-elle, la Centrale syndicale, structurée dans toutes les communes du pays, et le Parti des travailleurs peuvent constituer un rempart à toute intervention. Une situation qui tranche avec celle qui avait prévalu au Mali ou en Libye où, faute d'une structure capable de fédérer, les deux pays ont vite vacillé sous les pressions étrangères. Des pressions qui, selon la secrétaire générale du PT, mettent le parti en état d'alerte et le pousse à s'associer avec toutes les parties en mesure d'immuniser le pays. En premier lieu, dit-elle, les institutions de l'Etat allant jusqu'à ne pas écarter l'éventualité d'une mobilisation massive des jeunes pour porter assistance à l'armée nationale. Avant d'en arriver là, Hanoune appelle à la consolidation de la cohésion interne, en apportant les réponses adéquates aux problèmes du chômage non pas seulement dans le sud du pays, mais dans toutes les wilayas et en répondant aux doléances des différents corps de la Fonction publique en grève. Interrogée au sujet de la polémique autour de la maladie du président de la République, Louisa Hanoune dira que l'éthique politique et la morale l'empêchaient de faire de la surenchère à ce sujet.