Quinze milliards de dollars. C'est le montant que les banques publiques engagent pour financer la réalisation de 300 000 logements notamment de types location- vente (LV) et promotionnel public (LPP). Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Ainsi, une convention de financement pour réaliser les projets de LPP a été signée, hier, par le Crédit populaire d'Algérie (CPA) au nom de l'ensemble des banques publiques, et l'Entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI). Cette convention permet au CPA, désigné comme chef de file des banques publiques et comme coordinateur et interlocuteur unique, de financer les projets de l'ENPI qui vise à réaliser plus de 150 000 logements de type LPP. Une autre convention a été signée fin avril pour financer la réalisation de 100 000 logements publics de type LV par les banques publiques sur les 150 000 logements que l'AADL (Agence de l'amélioration et du développement du logement) compte réaliser en 2013 et 2014. Ainsi, le montant global du financement consenti par les banques publiques dans les deux conventions avoisine les 1 200 milliards de dinars, soit près de 15 milliards de dollars. Les banques suppléent au Trésor public Dans la mesure où les banques injectent leurs surplus au profit de projets publics, cette opération est, relève-t-on au niveau du CPA, «la plus grosse opération de financement par concours bancaire dans l'histoire de l'Algérie, et l'une des plus importantes opérations au niveau mondial», dira le président-directeur général du CPA, Mohamed Djellab. Voire «une mutation très importante», selon M. Djellab, pour le secteur de l'habitat qui couvre désormais la grande part du coût de ses projets par le financement bancaire et non pas par le recours direct au Trésor public. De son côté, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Abdelmadjid Tebboune, a considéré que «l'Algérie vient, grâce à ces conventions, de franchir une étape extrêmement importante dans la reconversion de l'économie nationale». Cette transition du financement budgétaire vers le financement bancaire vise essentiellement à garantir la continuité des projets publics et aller vers une économie marchande, selon M. Tebboune. «Ces conventions qui couronnent quatre mois de concertation et de négociations ont pour but de changer le modèle du financement de logements, en impliquant davantage les banques publiques dans cette opération», relève M. Tebboune. C'est «une démarche purement économique», souligne le ministre de l'Urbanisme qui estime que cette «première» devrait permettre de suppléer l'intervention du Trésor public, d'«ouvrir le secteur de l'habitat comme les autres secteurs d'activités au concours bancaire public». Cela même si le secteur bancaire privé a toute latitude d'opérer dans le cadre du financement de la promotion immobilière. La réalisation des logements promotionnels publics lancée «Après la signature de ces conventions de financement et l'attribution des assiettes foncières nécessaires, toutes les conditions sont réunies pour le lancement des projets de logements que le citoyen attend avec beaucoup d'espoir», a ajouté le ministre de l'Habitat. A ce titre, l'ENPI entamera dans quelques semaines, les projets de réalisation de logements LPP qui seront réservés à la classe moyenne dont le revenu mensuel ne permet pas de bénéficier ni du logement social ni du logement AADL. Voire, la réalisation des premiers LPP sera lancée d'«ici une semaine à Ouled Fayet (ouest d'Alger)», a indiqué M. Tebboune, soucieux de booster le développement de cette formule d'accès au logement. Concernant les délais de réalisation, le ministre de l'Habitat a indiqué que l'objectif est de ne pas dépasser les 24 mois. Un objectif, au demeurant, réalisable, concède M. Tebboune.