Le ministre de l'Energie et des Mines a démenti jeudi dernier le retrait de la compagnie pétrolière British Petroleum (BP) d'Algérie Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) - En visite d'inspection à Tissemsilt, Youcef Yousfi a réfuté les informations évoquant le retrait de cette compagnie, affirmant nous sommes en contact permanent avec toutes les compagnies». Le ministre de l'Energie affirme même sa satisfaction quant aux relations avec les partenaires. Et cela bien que M. Yousfi ait déclaré que le groupe Sonatrach donnera plus de clarifications aux compagnies mondiales concernant la nouvelle loi sur les hydrocarbures, surtout quant aux conditions de partenariat. Une assertion ministérielle qu'une source proche du dossier, citée jeudi par Algérie presse services, a confortée en indiquant que le groupe pétrolier britannique n'a pas saisi officiellement son partenaire algérien de sa décision de reporter deux projets gaziers à In Aménas et In Salah. «Officiellement pour nous, BP n'a rien reporté, car ils ne nous ont rien notifié (...) ce qu'ils ont demandé officiellement, c'est l'amélioration des conditions de sécurité. C'est ce que nous avons fait et c'est ce que nous continuons à faire», a déclaré cette source. Début mai, le P-dg de BP, Robert Dudly, avait déclaré à des analystes que «des progrès importants ont été réalisés sur nos projets qui vont démarrer en 2014, même si le calendrier de nos projets à In Salah et In Aménas en Algérie est en cours de réévaluation, suite à l'incident tragique d'In Aménas en janvier ». BP conditionne ses investissements Selon la même source, BP a effectivement exigé à Sonatrach «des conditions de sécurité performantes » pour poursuivre ses investissements dans les délais impartis. «Ils ont effectivement dit que si les conditions de sécurité ne s'amélioraient pas fondamentalement, nous pourrions retarder certains investissements », a-t-on rapporté de même source. Sonatrach a répondu à son partenaire britannique que la sécurité des sites pétroliers et gaziers en Algérie a été considérablement améliorée. «Nous avons dit à notre partenaire qu'aujourd'hui nous avons des conditions de sécurité optimales. La preuve, on a beaucoup de sociétés qui sont retournées travailler en Algérie», après l'attaque terroriste de Tiguentourine. Interrogé sur la condition de BP d'assurer elle-même la sécurité de ses sites en faisant appel à des sociétés de gardiennage étrangères, la même source a été catégorique en indiquant que l'Algérie ne pouvait accepter une condition touchant à sa propre souveraineté». «Nous sommes favorables à toute idée qui ne pourrait pas toucher à notre souveraineté. Mais, d'un autre côté, nous sommes conscients qu'il faut améliorer les conditions de sécurité de manière à préserver les vies humaines quelles qu'elles soient», a-t-elle dit. Selon une source responsable à BP, citée par des agences de presse, le groupe britannique «cherchait en effet un deal pour obtenir de nouveaux avantages du gouvernement algérien, évoquant l'augmentation de ses dépenses avec la hausse des primes d'assurance de ses employés», après l'attaque de Tiguentourine. La même source a éludé cette question en répondant qu'«il n'y a pas de raison pour reporter les échéances» des projets.