En dépit d'importantes saisies de stupéfiants, le nombre de consommateurs ne cesse d'augmenter. Parlementaires, magistrats, corps médical, société civile et services de sécurité, qui estiment que la situation s'aggrave interpellent, les instances internationales à intervenir pour prendre en charge ce phénomène. Réunis hier, lors d'une journée parlementaire sur le danger de la drogue, les spécialistes lancent un cri d'alarme : «L'Algérie est en danger et les instances internationales doivent êtres saisies.» Selon ces derniers, l'Algérie ne peut pas continuer à lutter seule contre ce fléau. Ce dernier prend des proportions alarmantes au point où les différents plans de lutte mis en place n'ont pas donné les résultats escomptés. Le Maroc, avec ses 450 000 hectares de hachich cultivés, représente la première menace pour l'Algérie. La preuve, témoigne le président de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, sur les 157 tonnes de résine de cannabis saisies en 2012, 101 tonnes l'ont été dans la wilaya de Tlemcen. Selon le Pr Khiati, président de la Forem, la quantité saisie en 2012 (157 tonnes) ne représente que 10% du chiffre réel. Ceci représente donc plus de 15 000 tonnes de produits illicites qui pénètrent en Algérie. Ce dernier s'interroge «comment l'Espagne, porte de l'Europe, a enregistré 32 tonnes de saisies de cannabis en 2012 contre 157 tonnes en Algérie ?». Pour ce professeur, les instances internationales doivent agir. Khiati interpelle aussi les parlementaires à revoir la loi 04/18 notamment l'article 12 pour durcir les peines contre les dealers et considère le consommateur comme étant une personne malade dont la prise en charge doit se faire dans des centres thérapeutiques. La prison n'est pas une solution, souligne-t-il, puisque selon une enquête réalisée durant le plan quinquennal 2004-2008, 6 000 détenus ont déclaré consommer de la drogue en prison.