«L'heure est à l'exigence d'un débat national par une démocratie participative qui implique nos citoyens.» Le président du Mouvement des citoyens libres (MCL), Boudina Mostepha, est convaincu qu'«un débat autour des véritables problèmes de notre peuple s'impose». Des propos qu'il a tenus lors d'une conférence de presse animée hier. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - C'est un véritable réquisitoire que le président du MCL a dressé hier contre «ceux qui sont à l'origine des multitudes d'erreurs commises depuis 1962». Mostepha Boudina ne cite aucun nom, mais il dira que «dès le départ, une confusion voulue a été ancrée dans l'esprit des citoyens jusqu'à leur faire croire que le FLN était le parti unique qui gouvernait et qui dirigeait le pays. Cela est faux. C'est le système qui a toujours eu le pouvoir. Le FLN n'a été qu'un appareil ou un parti du pouvoir ». Ainsi, après un bref rappel de la gestion des regretté présidents Boumediène et Chadli, le conférencier a indiqué que «les faux problèmes inquiètent notre peuple qui attend plutôt un débat sérieux et franc autour de ses véritables problèmes et ceux de notre pays». «Arrêtons cette polémique stérile qui ne profite qu'aux arrière-pensées des uns et des autres. Certains occultent les véritables problèmes des citoyens, d'autres les utilisent dans leur course au pouvoir. Notre peuple n'est pas dupe, il a été trop déçu par ceux qui ont à chaque fois trahi sa confiance. Personne ne peut influer sur notre opinion publique s'il n'a pas d'arguments valables et convaincants. L'heure est à l'exigence d'un débat national par une démocratie participative qui implique nos citoyens», a-t-il souligné. Poussant loin son argumentaire, Mostefa Boudina considère qu'«aujourd'hui, l'heure est au rassemblement de toutes les forces politiques et de la société civile dans un front intérieur uni qui pèsera de tout son poids sur le pouvoir exécutif pour prendre en charge concrètement les priorités qui s'imposent, à savoir un débat sérieux et sain autour de la situation qui s'aggrave de plus en plus, le règlement sans plus tarder des problèmes et des revendications légitimes des citoyens de toutes les catégories et une mobilisation effective de notre opinion publique et de notre peuple derrière notre armée qui fait face au danger et menaces extérieures». Enfin, le conférencier a évoqué la question de la révision de la Constitution en plaidant «pour une révision de fond et non de forme». Selon lui, cette révision «doit introduire de nouveaux amendements pour consacrer et préciser le régime semi-présidentiel, reconsidérer la question de la séparation des pouvoirs, consacrer réellement l'indépendance de la justice et responsabiliser le pouvoir exécutif devant le président de la République qui l'évalue périodiquement et le sanctionne positivement ou négativement». Enfin, le MCL, selon son président, «est prêt à rejoindre les partis politiques démocrates et républicains dans un pôle démocratique et républicain qui œuvre pour une véritable démocratie».