Aucun navire n'est entré ni sorti hier du port d'Alger. Et pour cause, les pilotes maritimes et les chefs mécaniciens des remorqueurs ont observé un arrêt de travail pour remettre leurs revendications à l'Entreprise portuaire d'Alger (EPAL). Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - Les grévistes n'ont assuré que le service minimum, comme le remorquage des bateaux militaires, de transport de pétrole et des voyageurs. Ainsi, quinze navires de transport de marchandises sont restés en rade hier, sept au niveau de la partie exploitée par l'EPAL et huit à Dubai Ports World. Ils réclament surtout, pour reprendre leurs termes, un «salaire de dignité». Dans leur préavis de grève, les capitaines et les chefs mécaniciens ont plutôt réitéré des revendications portées devant la direction de l'entreprise il y a dix jours. Une durée pendant laquelle, rien n'a été fait. «Encore une fois et suite à notre réunion – officiers marins et directeur général de l'EPAL, en présence du directeur remorquage et le capitaine d'armement – du 25 mai 2013, vous avez opté pour la formule du ‘‘wait and see'', opacifiant ainsi notre accord du 15 mai 2013, c'est pourquoi, nous vous réitérons à toutes fins utiles nos revendications étayées principalement sur le classement de nos titres au statut de cadres supérieurs à l'instar de nos collègues les pilotes, soit à la 16e catégorie pour un salaire de base de 67 770 DA, et l'attribution d'une prime de responsabilité à hauteur de nos tâches.» L'immobilisme de la direction a, donc, poussé ces catégories du personnel navigant de l'EPAL à observer un «quart» (24 heures, d'arrêt de travail hier et bloquer tout le port. Les marins de l'EPAL militent, par ailleurs, pour avoir leur propre section syndicale. Chose que l'Union locale de l'UGTA bloque. Représentés jusqu'ici au sein d'une section commune avec le personnel «sédentaire» (de manutention portiqueurs, grutiers, dockers, caristes...), minoritaires au sein du port comparativement aux sédentaires (200 contre 2 400), les marins comptent quatre représentants dans le bureau syndical contre vingt-deux pour les autres personnels. «Cette proportion ne nous laisse qu'une petite marge de manœuvre pour faire passer nos revendications lors des négociations. Sachant que nous ne faisons pas le même travail, de même nous sommes soumis à des lois différentes, parmi lesquelles, les conventions internationales régissant le trafic maritime », a expliqué un marin. Le personnel navigant de l'EPAL avait, en effet, boycotté les toutes dernières élections du bureau syndical, et continue de militer pour avoir sa propre section syndicale. Joint par téléphone, le président de l'Union de la wilaya d'Alger de l'UGTA, Arezki Azmedroub, a eu cette réplique : «Le problème ne s'est posé qu'avec les marins du port d'Alger. D'après les échos qui nous sont parvenus, ils veulent plutôt s'organiser sous l'égide d'un autre syndicat outre que l'UGTA. Et ce n'est pas notre affaire.»