SAIDA Pour un renforcement du dispositif de protection de la steppe Notre sortie hier mardi sur le site de la zone steppique de Saïda nous a permis de connaître les attentes exprimées pour le renforcement du dispositif de protection de la steppe. Nos interlocuteurs du Haut- Commissariat pour le développement de la steppe, région Saïda, Hamid Naâchou et Slimane Bouhalouiane, ont mis l'accent sur la nécessité d'asseoir un arsenal juridique revu et corrigé pour combattre les atteintes à la steppe, dont les labours illicites, le non-respect par les éleveurs des périmètres (plantation pastorale et mise en défens). C'est ainsi que pour la période 2011-2012, ont été enregistrées 270 infractions, et les amendes infligées aux éleveurs au bout des procédures engagées n'ont pas été malheureusement, dissuasives. Il y a donc urgence à lever toutes les contraintes afin que les programmes engagés soient concrétisés dans les délais. Il y va de la réhabilitation et de la protection de ce patrimoine qu'est la steppe. A ce propos, M. Bouhalouiane nous a déclaré que le nouveau wali de Saïda a été attentif à leurs préoccupations et s'est engagé à apporter la contribution des services de la wilaya. Le HCDS région Saïda a une compétence territoriale sur plusieurs wilayas, dont Mascara, El Bayadh et Tiaret. En ce qui concerne Saïda, la surface steppique avoisine les 163 000 ha au niveau des communes de Maâmora, Sidi Ahmed, Moulay Larbi et Aïn Skhouna. Sur la route qui nous mène du chef-lieu de la wilaya de Saïda à Maâmora, distante d'une quarantaine de kilomètres, M. Bouhalouane nous montre des parcours autorisés pour les pâturages après la pratique de ce qui est appelé mise en défens, c'està- dire interdiction de pacage durant trois ans pour permettre à la steppe de se régénérer. Après cette période, les éleveurs peuvent y emmener leurs bêtes. A ce propos, l'on nous signale que dans le cadre de la transhumance, les éleveurs venus de Laghouat et Djelfa sont instables. Maâmora, une commune de 10 000 habitants, nous rappelle les années 1970, car c'est là que fut réalisé l'un des premiers villages socialistes. Khaled Saïfi nous déclare que l'activité principale est l'élevage et 70% de la population vit de ceci. Ajoutant que les recettes supplémentaires provenant de la redevance de pacage des périmètres de plantation pastorale et de mise en défens sont loin d'être négligeables, tout en soulignant que la commune soutenait ce dispositif. Il faut souligner que pour l'exercice 2011-2012 et concernant les activités citées plus haut, les recettes totales ont été de 782 000 DA. Il reste que, parfois, apparaissent des lenteurs au niveau des procédures administratives quand il s'agit des délibérations de mise en défens au niveau de certaines APC. Nous nous dirigeons ensuite vers une autre destination. Dayet Zraguet. Ce périmètre irrigué est resté longtemps en souffrance malgré la disponibilité des ressources hydriques. Il est situé dans la commune de Skhouna, et l'on apprendra qu'au lieudit «Saïd El Raed», ce sont des éleveurs qui, à travers leur association ont sollicité la mise en défens. L'on a ainsi perçu les bienfaits de ceci et les différentes opérations menées par le HCDS pour la protection de l'écosystème. Selon M. Benabou, chargé des opérations de gardiennage et résidant à Dayet Zraguet, il y a quelques années, le cadre de vie laissait à désirer avec des terrains nus et l'avancée du sable qui à la faveur des vents envahissait la localité. Ces choses ont changé depuis, assure-t-on, et l'on réalise ainsi côté citoyen que la lutte contre la désertification est l'affaire de tous. Toutefois, fait remarquer M. Bouhalouane, même si les programmes du HCDS sont ambitieux avec la réhabilitation des parcours et la mise en oeuvre de l'hydraulique pastorale, ils ne peuvent suffire s'ils ne sont pas accompagnés par le civisme du citoyen et la contribution par exemple des universités qui doivent ouvrir leurs portes aux journées d'étude et d'information. Au retour, nous empruntons un parcours steppique et l'on nous montre les différentes plantes dont certaines avaient disparu. L'on évoque alors les possibilités qui peuvent s'offrir à l'artisanat à partir de l'alfa. Il est certain qu'il reste encore beaucoup à faire sur cette superficie globale de 360 000 ha de steppe. M. Meddeber NAÂMA Les forestiers poursuivent la protestation La Fédération nationale des travailleurs des forêts, de la nature et du développement rural (FNTFNDR) a appelé les travailleurs du secteur de la Conservation des forêts à poursuivre leur mouvement de protestation, après le débrayage de trois jours observé par l'ensemble des forestiers la semaine dernière (28 mai), largement suivie. Une grève à travers l'ensemble du pays et qui, semble-t-il, n'a abouti à aucun résultat. C'est ainsi que dimanche dernier, les forestiers sont revenus à la charge, en observant un sit-in, pour demander la satisfaction de la plateforme des revendications, soumise à la tutelle au mois d'avril dernier. Cette plateforme, comporte plusieurs points, notamment l'amélioration de la situation socio-professionnelle des travailleurs, la révision des statuts particuliers, la promulgation du projet de la nouvelle loi forestière en souffrance depuis plus de 20 ans, la révision des grades et des fonctions, la réhabilitation de la police forestière, l'octroi des cartes professionnelles, le renforcement des effectifs et renouvellement de l'arsenal juridique. D'autres points liés à l'écologie, notamment la préservation, la protection et la sauvegarde du patrimoine de la flore et de la faune contre les agressions climatiques et humaines (pyromanes et braconniers) sont également exposés. A l'issue de cette journée de protestation, les forestiers ont repris le lendemain le travail, soit lundi. Ils espèrent, une issue favorable aux revendications. Toutefois d'autres actions suivront, nous dit-on. B. Henine MOSTAGANEM La campagne des moissons-battages a démarré Le coup d'envoi de la campagne moissons-battages a été donné, en ce début de semaine, par le directeur des services agricoles de la wilaya, à partir d'une exploitation de la commune de Aïn-Sidi-Chérif, à une douzaine de kilomètres au sud de la ville de Mostaganem. Une campagne qui devrait toucher une superficie de plus de 50 000 hectares de céréales, dont plus de la moitié de cette étendue se concentre géographiquement au niveau des monts du Dahra, notamment dans la daïra de Sidi Ali, avec une prépondérance notable, à hauteur de 70%, accordée au blé dur. Au registre des prévisions, la Direction des services agricoles table sur une production d'audelà de 1 million de quintaux, toutes spéculations confondues. La récolte, qui a commencé par l'orge, se déroule dans de bonnes conditions, assure-t-on au niveau des services agricoles, dont la direction de wilaya, en coordination avec la Chambre de l'agriculture locale, a mobilisé tous les moyens humains et matériels en vue du bon déroulement de la campagne. En parallèle, toutes les dispositions ont été prises. Le centre local de la CCLS (Coopérative des céréales et légumes secs), sis à Mesra, a rouvert ses portes, dans l'attente des premières livraisons à stocker. La vocation agricole de la wilaya n'étant pas céréalière au premier degré, son apport demeure, néanmoins, loin d'être négligeable comme appoint à la production nationale.