De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari Il a été beaucoup question ces jours-ci de Syrie à Bruxelles. De rencontres informelles à des rencontres officielles aux niveaux les plus élevés, l'Union européenne ne sait plus comment gérer l'affaire syrienne. Les ministres des AE des 27 avaient bien levé de facto l'embargo sur les armes à destination de «l'opposition », douce appellation pour ne pas dire les djihadistes pour affaiblir le pouvoir central, mais cette décision n'a pas servi les intérêts, l'intérêt, européens. Les 27 divisés sur la question, en définitive, seuls Paris et Londres, fabricants et vendeurs d'armes, ont milité pour l'option d'armer les terroristes en pays ommeyade, n'ont pas d'emblée levé l'embargo. La plupart ont traîné la patte, les autres ont mis des conditions rédhibitoires, ne permettant pas l'application de cette grande décision. Les Anglais et les Français ont eu du mal à leur niveau de trouver des preneurs d'armes vu le manque de renseignements dont ils disposent en Syrie. Il est vrai que le régime Bachar a fermé les vannes et les circuits sur la Grande-Bretagne et sur la France, ne leur laissant que des miettes, en soutien aux «djihadistes» et en rupture totale avec le pouvoir en place, les diplomaties britannique et française ont été balayées du pays. En Syrie, il n'y a désormais de l'espace que pour les USA, l'Iran, la Russie et la Chine. En plus des Européens qui comme l'Allemagne, la Belgique, l'Espagne, l'Italie ont continué d'avoir langue avec Bachar. La lourde défaite subie par «l'opposition» à Qousseir accentue, c'est certain, l'isolement diplomatique des Français et des Anglais. Si les Anglais ont des chances de revenir dans la course dans la roue des USA, la France, elle, risque de tout perdre en Syrie sauf à accepter l'arbitrage russoaméricain et se faire discrète de longs mois en attendant une meilleure période. C'est cette ligne qui semble prévaloir au Quai d'Orsay après la débandade des djihadistes à Qousseir et l'impuissance de ce que l'on appelle l'opposition armée à constituer une alternative à Bachar Al Assad. Le président syrien, vainqueur militaire et ayant prouvé la solidité de son régime, s'impose, désormais, comme pièce maîtresse et incontournable du processus de reconstruction de la Syrie. Genève II, juillet prochain, consacrera, sans aucun doute, que la guerre de Syrie n'aura pas lieu, puisqu'elle s'est déjà déroulée et qu'elle a été gagnée par Bachar. Aqmi et ses démembrements ont perdu. A. M.