Dans un entretien accordé jeudi au journal arabophone Echorouk , le ministre de l'Education nationale, Abdelatif Baba-Ahmed, a assuré que les résultats des examens officiels respectent les règles du mérite et n'ont jamais obéi à des considérations «politiciennes», comme le pensent certains. Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - Optimiste quant aux résultats de cette année dont les examens du Bac et du Brevet de l'enseignement moyen (BEM) se déroulent respectivement du 2 au 6 juin et du 9 au 11 juin, M. Baba-Ahmed a souligné que «les résultats positifs sont la conjugaison des efforts des élèves, parents d'élèves, enseignants, des établissements scolaires et de l'Etat qui veille au grain». Il a ainsi ajouté que «les questions sont formulées de sorte que l'élève moyen puisse les aborder (...) et que dans notre pays, les résultats n'ont rien à voir avec ce que vous qualifiez de calculs politiciens». Et d'insister : «Sachez que l'Etat a mobilisé tous les moyens humains et matériels pour préserver la crédibilité du baccalauréat. Tout est fait dans la transparence totale. Des journalistes, des parlementaires, des syndicalistes et autres parents d'élèves nous ont accompagné et ont dû le constater. » Dans le même sillage, le ministre a expliqué que le seuil des cours dispensés jusqu'au 2 mai fixé par son département aux commissions auxquelles on a confié de formuler les questions des examens, obéit à «la volonté d'assurer l'égalité des chances à tous les élèves». «Considérant les conditions exceptionnelles, qu'elles soient socioprofessionnelles ou naturelles, il apparaît que la majorité ont terminé les programmes. Il est resté entre 7 et 14% des cours, et cela dépend des matières, qui n'ont pas été terminés. De toute façon, nous examinerons des solutions qui doivent être plus réalistes et plus équitables, car nous ne pouvons continuer à niveler par le bas. C'est-à-dire à soumettre la majorité qui travaille aux contraintes de la minorité qui ne peut achever ses programmes. Il faudrait concilier l'égalité des chances au mérite. Nous devons faire comme cela se fait dans le monde entier. Il faut que l'élève ait droit à toutes les connaissances indispensables pour son cursus universitaire», a-t-il indiqué. Ce faisant, M. Baba- Ahmed a battu en brèche la thèse selon laquelle le niveau des bacheliers aurait baissé. «Cette question est dans toutes les bouches, vu le taux de réussite. Or, la comparaison entre générations est aussi subjective que relative, elle trouve son fondement dans des réflexes socioculturels. Or, le taux de réussite indique plutôt le niveau requis parce que les examens ne sont pas plus faciles qu'avant. Vous pouvez comparer avec les questions posées aux candidats dans le passé. Je dirai même que les jeunes générations ont des connaissances qui diffèrent quantitativement et qualitativement de celles des générations anciennes», a-t-il expliqué. Les cours spécifiques, une activité informelle Sur un autre plan, M. Baba-Ahmed a fustigé les enseignants qui donnent des cours particuliers aux élèves en dehors des heures de vacation. «Il faut faire la différence entre les cours de soutien organisés par les établissements scolaires et surveillés par l'administration – ministère avait même ouvert les classes aux enseignants pour le faire –, les cours particuliers dispensés par certains enseignants dans des garages autres lieux interdits par la loi. L'activité de ces enseignants est contraire à l'éthique et à la déontologie, elle s'inscrit dans l'informel et son éradication nécessite l'intervention de plusieurs départements et services». Et de conclure : «Les cours particuliers, de l'avis de tous les pédagogues, nuisent à l'élève parce qu'ils lui font perdre sa capacité à compter sur lui-même. J'insiste enfin pour dire que l'éradication de ce phénomène dépend aussi du degré de conscience des parents d'élèves et des enseignants eux-mêmes qui portent atteinte par cette activité informelle, à la noble profession qu'ils exercent.»