Son nom évoque une triste affaire qui avait éclaboussé le football national et empêché l'EN de participer à la CAN de 1994. Fidèle à son club de toujours, la JSK, il est aujourd'hui le DTS heureux des catégories jeunes et notamment les U20 qui ont récemment remporté le tournoi international au PAC. Comme quoi, Karouf demeure... une bonne affaire. Le Soir d'Algérie : Les U20 de la JSK ont brillamment remporté le tournoi international du Paradou. Belle satisfaction ? Mourad Karouf : Oui, c'est une satisfaction pour tout le monde, c'est-à-dire les entraîneurs des jeunes de la JSK et le club lui-même. Cela veut dire qu'il y a de la bonne pâte et que nous devons continuer sur cette voie. Justement, après l'exhibition de vos jeunes, on s'étonne que la JSK aille recruter ailleurs ce qu'elle a sous la main. Non, il y a du changement. Le président du club adhère à cette politique de jeunes et d'ailleurs, parmi les U20 qui ont participé au tournoi du Paradou, il y a cinq qui vont signer leur premier contrat professionnel. Il y a aussi des espoirs qui viennent d'être intégrés avec les seniors. Mohamed Amara, fils de Mourad, l'ex-gardien de la JSK et de l'EN, a impressionné par son gabarit et son talent. Que va-t-il devenir ? Mohamed Amara sera, dès la saison prochaine, le troisième gardien de l'équipe fanion de la JSK. Il y a aussi Aïboud, le numéro dix des U20 qui va être promu en seniors. Il y a également un petit gaucher dénommé Loukab qui a brillé au milieu du terrain. C'est un garçon qui a un bel avenir devant lui. Mais ne brûlons pas les étapes. Laissons ces jeunes mûrir et je pense que dans deux ans environ, ils pourraient être les nouvelles valeurs sûres de la JSK. Sur un plan personnel, allez-vous poursuivre votre mission de DTS des jeunes ou driver un autre club ? Pour le moment, je suis DTS et si j'ai accepté ce poste, c'est en raison d'affaires personnelles que j'ai à régler. Mais d'ici 2014, je n'exclus pas un retour sur le banc de touche. Vous qui connaissez bien la JSK, comment expliquez-vous sa régression au cours de ces dernières saisons ? C'est un passage à vide qui dure. Même en Europe, les meilleurs clubs connaissent des pics puis une redescente. Les grandes équipes ne meurent jamais et je suis certain que la JSK va retrouver le sommet. Dans l'immédiat ou à moyen terme ? Il ne faudrait pas que ce passage à vide dure trop longtemps parce que les supporters commencent à s'impatienter. Bien sûr, si on intègre les jeunes que j'évoquais, il faudra leur laisser un peu de temps pour s'aguerrir, mais à moyen terme, la JSK va revenir, c'est certain. Même si vous étiez un bon latéral, c'est votre affaire qui vous a rendu célèbre. Comment l'avez-vous vécu ? Pour moi, cette affaire, c'est du passé, mais je regrette qu'elle ait empêché l'équipe nationale de participer à la CAN de 1994 en Tunisie et de continuer sur sa belle lancée. Mais vous n'étiez pas responsable ? D'accord, mais aujourd'hui encore, j'ai des regrets parce que cette affaire a cassé une belle génération de joueurs qu'étaient Tasfaout, Tchico Meftah, Omar Belatoui et bien d'autres. Cela ne m'a pas affecté que l'on parle plus de l'affaire que de ma carrière, mais une telle erreur administrative a certainement sacrifié une génération.