Auteur bien prolifique ces dix dernières années, avec Aux portes de la méditation, Casbah éditions 2004 – Le bouquet entaché, Geb éditions 2006 – Abdelhafid Boussouf, le révolutionnaire aux pas de velours, éditions Anep 2009 et près d'une dizaine de publications de livres parascolaires, d'orthographe- grammaire – conjugaison – vocabulaire, destinés aux élèves des cycles moyen et secondaire, notre confrère et ami Chérif Abdedaïm est un humble personnage doté de dons et de talents incalculables. Chérif est poète, parolier, musicien (luth, violon et mandole) chanteur (genre malouf et chaâbi), artiste plasticien, sculpteur sur bois, il est également homme de lettre et de culture puisqu'il est éducateur/professeur de langue française, écrivain et journaliste chroniqueur dans un quotidien national, rien que ça ! Il vient une nouvelle fois nous régaler avec son dernier né, intitulé La contrée désolée, éditions imprimerie El Ahram, Abdelkader Dehili (Mila), un cocktail de chroniques, choisies qu'il a déjà publiées dans le journal, la Nouvelle République, entre 2005 et 2007. Si nous voulons donner un bref aperçu à cette nouvelle publication de Chérif Abdedaïm, nous ne trouverons pas mieux que ce résumé conclu par Hacène Boubakeur, un libre penseur qui stipule dans son commentaire que «considérant l'homme en référence à sa nature d'être faible et imparfait, Chérif Abdedaïm a peint, pour nous, sur le fond noir d'une toile, les mœurs d'une société qui a la fâcheuse tendance à perdre toutes les notions des valeurs par des agissements indignes !...Hypocrisie, dissimulation, égoïsme et rapacité sans vergogne, etc. Dénonçant ainsi dans toute leur puissance les vices et les ridicules, nul n'est épargné : toutes les couches sociales de la société ont été observées avec minutie, du plus bas de l'échelle au sommet de la hiérarchie. Le regard d'un citoyen qui observe à distance est censé reconnaître que les habitants de la «contrée désolée» sont atteints d'un mal incurable et épidermique. «Que dire de mieux et de plus ? Sinon, le commentaire d'un autre penseur français, en l'occurrence, le philosophe André Linck, qui a écrit ceci : «La contrée désolée rassemble une suite de petits articles, des sortes d'historiettes, presque des fabliaux. Mais des récits qui me font penser au Canard enchaîné de Paris où sont dépeints tous les travers, ce qu'il y a d'idiot, d'égoïste en l'homme, ses méprises, ses violences. Sous-jacent, on sent que la diatribe d'Abdedaïm contre ces comportements humains ne se rapporte pas uniquement aux comportements algériens. Son objet est l'universel humain... en cela, il atteint son objectif d'universalisme. Il y parvient par un style et une manière de s'expliquer qui est typiquement islamique, arabe, moyen-orientale. Le regard d'Abdedaïm est ironique pour ne pas être méchant, en quoi tout chez lui repose sur une vision de l'homme qui n'est pas, en son fond, telle qu'il se complaît à la décrire en surface». Voilà qui est très bien résumé. Ce recueil de chroniques, qu'est La contrée désolée, est à savourer délicieusement tout en ayant le bon sens et la sagesse de répercuter ces «historiettes» sur soi-même et sur notre comportement au quotidien, et ce, afin de rectifier le tir s'il y a lieu de le faire... en toute modestie.