L'eau potable sera disponible durant la période estivale et le mois de Ramadan. C'est ce que le ministre des Ressources en Eau, invité hier du Forum du quotidien Liberté , a clairement assuré, assez optimiste. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) - «Le secteur a œuvré fortement pour que la saison se passe dans les meilleures conditions », déclarait Hocine Necib, arguant d'un niveau exceptionnel, «historique» de ressources mobilisées. Ainsi, le taux de remplissage des 70 barrages opérationnels a atteint récemment les 84% y compris à l'ouest du pays, note-t-il. A ce propos, il indique que l'alimentation d'Oran sera consolidée dès le mois d'août 2013, par l'entrée en service de la station de dessalement de l'eau de mer de Mactaa (500 000 m3/j), devant desservir à terme la région de Tiaret. Comme Hocine Necib s'est montré rassurant sur l'amélioration de l'accès à l'eau à Tizi- Ouzou. En outre, l'alimentation électrique des infrastructures d'alimentation en eau potable, de pompage et d'assainissement, ne devrait pas subir des perturbations. Evoquant le programme d'urgence lancé par les sociétés de Sonelgaz, Hocine Necib a indiqué que son département et celui de l'Energie ont convenu qu'en cas de délestages électriques, ces infrastructures devraient être «épargnées», «mises au même niveau que les hôpitaux». Des points noirs persistent... Certes, le ministre des Ressources en Eau reconnaît que certains «points noirs» persistent encore, notamment en matière de distribution. Toutefois, une «feuille de route, claire et précise» est tracée avec l'Algérienne des Eaux et les directions de wilaya, indiquera M Necib, en termes de mobilisation des moyens humains et matériels. Outre le renforcement du système de «citernage» et la livraison anticipée avant Ramadan de plusieurs projets hydrauliques, le ministre de tutelle évoque la mise à niveau progressive des réseaux de distribution. Ciblant une quarantaine de villes du pays, une dynamique est déjà lancée en termes d'études ou de travaux. Ainsi, il s'agit de réduire le taux de déperdition de la ressource, actuellement de l'ordre de 45 m3/j/km dans 800 communes du pays, à la norme standard mondiale de 10 à 30 m3/j/km. Voire, 50% des pertes sont enregistrées dans les réseaux agricoles, note Hocine Necib. Concernant le secteur public... «Malgré les progrès accomplis, il reste cependant beaucoup de choses à faire», dira l'hôte de Liberté, concernant l'amélioration du service public. En ce sens, Hocine Necib réitère la nécessité de «s'appuyer sur l'expertise internationale», notamment celle acquise dans le domaine de la distribution et de l'assainissement à Alger, Oran et Constantine. Il s'agira d'œuvrer spécifiquement dans la professionnalisation, la formation des top managers et le développement des ressources humaines. Et ce, notamment à Annaba où la gestion déléguée sera confiée à des managers algériens appuyés par des experts étrangers. Le ministre de tutelle évoque également une «subvention substantielle » accordée à l'ADE, pour améliorer ses capacités d'intervention, ainsi que la nécessité pour les directions d'unités de souscrire à des «contrats de performance ». 14 nouveaux barrages lancés Auparavant, Hocine Necib avait indiqué que son secteur a bénéficié de 800 milliards de dinars pour le financement des projets neufs inscrits dans le cadre du programme 2010-2014. A ce titre, il indique que la réalisation de 14 nouveaux barrages est déjà lancée, ainsi que celle de transferts et systèmes d'adduction (600 km). Voire, le ministère des Ressources en eau a déjà engagé un travail d'identification et étude de 52 sites potentiels pour la réalisation de nouveaux barrages, dans le cadre du prochain programme quinquennal. Des sites qui permettront à terme de pouvoir récupérer près de 2 milliards de mètres cubes, sur les 5 milliards de mètres cubes qui partent à la mer. Et ce, dans le contexte où un programme ambitieux est déjà tracé à l'horizon 2030, dans le cadre du Schéma national de l'eau, en matière de sécurisation de la disponibilité de la ressource, même si plus des deux tiers des citoyens ont déjà accès à l'eau H24. Concernant le dessalement de l'eau de mer Par ailleurs, l'hôte de Liberté indique que neuf stations de dessalement de l'eau de mer sont déjà opérationnelles, deux unités seront mises en service prochainement (Mactaa et Ténès) et deux autres devront être lancées à Tarf et Tipaza. Ace sujet, Hocine Necib a indiqué qu'un appel d'offres sera lancé pour la réalisation par un consortium de ces stations, d'une capacité de 200 000 m3/j. Voire, le département réfléchit à la possibilité de «soutenir», couvrir les villes des Hauts-Plateaux par de l'eau dessalée. Evoquant la problématique de l'envasement, affectant actuellement 15 barrages sur les 70 opérationnels, l'invité de Liberté a indiqué qu'un appel d'offres sera lancé pour le dévasement de 45 millions de mètres cubes. D'autre part, Hocine Necib s'est montré serein quant au règlement progressif des problèmes de salinité, remontée des eaux, inondations notamment à Alger où le réaménagement et le «recalibrage» d'Oued Ouchayeh a été décidé. Sur un autre plan, le ministre, favorable au développement de l'investissement, a indiqué que le nombre d'exploitants d'eau de source et eaux minérales devrait atteindre d'ici la fin de l'année les 60 marques dont 47 sont déjà actives.