Sans se montrer plus original qu'il ne l'a été depuis qu'il a fait part de sa candidature à la présidentielle de l'année prochaine, Ahmed Benbitour s'est évertué surtout, à faire œuvre de vulgarisation du programme qu'il a déjà étalé en long et en large à plusieurs reprises ces derniers mois. A l'attention de ses hôtes, étudiants et enseignants de la faculté des sciences économiques de l'université de Tizi- Ouzou, l'ex-Premier ministre s'est voulu très concis au point où l'explication de son programme «pour une Algérie de paix, de justice et de prospérité» n'a requis qu'une petite vingtaine de minutes. Déjà, a-t-il averti, en l'état actuel des choses, sans un changement de tout le système, le pays pourrait aller vers une situation encore plus grave qu'elle ne l'est en ce moment. «Aucune institution de la République, à elle seule, n'est apte à apporter le changement». C'est pourquoi il propose l'exercice d'une pression pacifique pour y arriver et ce, en contractant des alliances stratégiques, non pas autour de personnes, mais d'un programme et d'en définir l'objectif. En tout cas, la présidentielle de l'année prochaine constitue ce qu'il appelle «une porte ouverte vers le changement » pour en finir avec les problèmes qu'il a lui-même recensés, la justice, la violence et la pauvreté dans toutes ses dimensions. Comment y arriver ? L'ex-Chef de gouvernement préconise «deux tâches prioritaires» : la construction des institutions, et l'amélioration du comportement individuel et collectif. Pour la construction des institutions, Ahmed Benbitour propose à ceux pour lesquels il a lancé un appel pour «une alliance stratégique» quatre «chantiers». A commencer par la refondation de l'Etat, ce qui induit la restructuration de l'administration et de la justice, la modernisation de l'armée, imposer la méritocratie, et renforcer la liberté d'expression et, partant, de la presse. Cette grande œuvre de refondation de l'Algérie, pour Benbitour, passe en même temps par l'école, puis l'économie pour aller de la rente à la compétitivité, et enfin la promotion des compétences nationales. Puis, après ce qu'il a appelé la construction des institutions, il s'agira d'œuvrer pour l'amélioration du comportement individuel et collectif à travers la lutte contre la corruption, l'éducation citoyenne, ou tout simplement dit la construction d'une société qui repose sur des valeurs, des lois et des règles saines. Pour ce faire, à suivre le raisonnement de l'invité des étudiants de la fac d'économie de l'université de Tizi-Ouzou, cela nécessiterait en temps, l'équivalent d'un mandat présidentiel. Puis, seront posées les questions quant au choix de société. Ce sont là les motivations ayant dicté à l'ex-Premier ministre de s'impliquer dans la course à la magistrature suprême dans une année.