Des retraités de Sonatrach viennent de rendre publique une lettre ouverte au ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. «Monsieur le ministre, nous avons l'honneur de porter à votre connaissance les difficultés rencontrées par les retraités de Sonatrach, assurés Cnas et mutualistes MIP (Mutuelle de l'industrie du pétrole), pour se faire rembourser le complément des 20% des prestations sociales. Depuis l'extension de la carte Chifa au niveau national, les retraités qui l'utilisent en dehors de leur wilaya de résidence trouvent des difficultés à récupérer soit la copie de la facture établie par l'officine, soit la copie du bulletin de décompte remise à l'officine par la Cnas après liquidation de la facture. Ce bulletin connu sous le vocable «bulletin rose» est exigé par la MIP pour le remboursement du complément. En l'absence d'une procédure de gestion édifiante, les services de la MIP traitent de manière «sélective» la copie de la facture remise par l'officine ou le duplicata délivré par la Cnas. Pour les initiés et amis, ayant des passe-droits, ces documents sont reconnus valables et remboursés pour l'adhérent lambda, ils font l'objet d'un rejet, au pied levé, non argumenté ou classés sans suite, à son insu, dans le cas de son envoi par poste. Les délais de prescription d'une ordonnance ont été ramenés unilatéralement par la MIP à une année alors que les délais prévus par la loi et la réglementation sociales prévoient un délai de cinq années. Même en cas d'utilisation au niveau de la wilaya de résidence, la difficulté apparaît du fait que certaines pharmacies refusent soit de remettre une copie de la facture soit de récupérer les feuilles de décompte auprès de la Cnas. Dans les rares cas de leur récupération, les feuilles sont conservées par le pharmacien dans des boîtes en carton pêle-mêle, à charge par l'assuré de rechercher la sienne. Le retraité, malgré son statut d'«assuré-mutualiste», se sent dévalorisé du fait qu'il doit quémander cette prestation. Ce trésor spolié aux mutualistes Devant cette situation méprisante, les retraités préfèrent abandonner leurs droits. Les montants abandonnés (biens expropriés pour raison d'absence... forcée) se transforment donc en «profit» que la mutuelle dissimulera et réaffectera en fin d'exercice comme bon lui semble. Nous argumentons par l'exemple ci-après : sur un effectif de 42 000 mutualistes retraités, si chacun d'eux «abandonne» le montant de 5 000 DA/an, la manne engrangée indument par la MIP serait de 210 000 000 DA/an. Ce trésor, spolié aux mutualistes, doit être expertisé et récupéré par la Cnas, pour être reversé aux ayants droit, à défaut, au Fonds de péréquation de la Sécurité sociale, aux fins de servir, à juste cause, la collectivité nationale, au lieu d'être détourné et dilapidé par les membres de la mutuelle dans le faste, la luxure et la pratique épicurienne qui reste le domaine d'excellence de certains membres de la mutuelle MIP.Pour parer à toutes prévarications, le système de gestion «Chifa» doit être mis à jour afin de permettre aux assurés-mutualistes retraités- Sonatrach de bénéficier de l'avantage des deux systèmes (Cnas + MIP) qui s'appliqueront de manière concomitante au moment de la prise en charge de la prescription médicale par l'officine. La procédure unifiera l'opération, minimisera les coûts de gestion, réduira les délais de liquidation des dossiers et atténuera les démarches fastidieuses imposées aux retraités. Nous profitons pour signaler que la MIP continue de minorer le remboursement des médicaments. Si la Cnas rembourse les médicaments à hauteur de 80% du prix de référence, la MIP procède à l'acquittement du montant de 20% calculé sur le montant remboursé par la Cnas et non sur la valeur du prix de référence. Exemple : pour un produit acheté 100 DA, la Cnas rembourse 80 DA (soit 80% du prix référence), logiquement la MIP doit rembourser 20 DA (20% du même prix) pour égaler les 100 DA. Dans la réalité, la MIP rembourse 16 DA calculés à partir du montant remboursé par la Cnas (20% de 80 DA) et non du prix de référence ce qui génère une minoration de 4% soit 4 DA par tranche de 100 DA. Nous rappelons à votre haute autorité qu'il n'existe aucune représentation syndicale des retraités de Sonatrach, cette vacuité nous marginalise et nous exclut de toute tribune pour faire entendre notre voix. Nous nous voyons dans l'obligation de faire appel à votre tutelle pour que vos services trouvent les moyens pérennes pour la sauvegarde de nos intérêts prévus par les dispositions des lois sur les assurances et mutuelles sociales.» P/ Le collectif des requérants Saâdi Youcef et Bahloul Mansour, Bordj El Bahri, W. Alger