La ville d'Oran abrite depuis hier, la deuxième session plénière du groupe de travail sur le Sahel, présidée par l'Algérie et le Canada et dépendant du Forum mondial de lutte contre le terrorisme. Amel Bentolba - Oran (Le Soir) - Des experts de 28 pays occidentaux et du Sahel ainsi que des représentants de l'Union européenne et des Nations unies, prennent part à cette rencontre au niveau du Centre des conventions d'Oran, qui sera clôturée aujourd'hui. La cérémonie d'ouverture s'est déroulée en présence des deux co-présidents du groupe de travail régional, Kamel Rezzag Bara, conseiller à la présidence de la République et Mme Sabine Nolke représentante du ministre des Affaires étrangères du Canada ainsi que de Belkacem Sahli, secrétaire d'Etat, chargé de la Communauté nationale à l'étranger. Ces experts internationaux ont pour premier objectif, celui d'adapter le plan d'action retenu en 2011 aux évolutions qu'a connues, en deux ans, le Sahel et plus particulièrement l'intervention française au Mali, l'insécurité en Libye ainsi que les prémices d'un nouveau front islamiste en Tunisie. La séance d'ouverture a été inaugurée par l'intervention de Belkacem Sahli, secrétaire d'Etat chargé de la Communauté nationale à l'étranger, qui a insisté sur l'importance capitale de ces travaux, vu dit-il la dimension que prend la menace du crime organisé dans la région du Sahel. Tout en soulignant la nécessité d'évaluer la situation sécuritaire, qui demeure un danger à ne pas minimiser, ditil. Et d'ajouter : «Pour preuve, ce qui s'est passé à In- Amenas, ce qui nous oblige à prendre des mesures urgentes et mettre un terme aux ressources qui financent le terrorisme. » Abordant les attaques terroristes qui ont lieu ces derniers temps dans certains pays du Sahel, Kamel Rezzag Bara, conseiller à la présidence de la République, estime que cela rappelle «combien il est crucial pour nous de renouveler notre ferme condamnation des actes terroristes quels qu'en soient leurs motivations, formes et lieux où ils se produisent et de réaffirmer notre détermination d'opposer au terrorisme toute la rigueur d'un combat essentiel à la sécurité de nos peuples et de nos nations». Pour l'intervenant, aujourd'hui la région du Sahel connaît une problématique sécuritaire complexe, due aux liens étroits que tissent, désormais, des groupes terroristes avec la grande criminalité organisée. Tout en saluant la décision souveraine des autorités maliennes de transition de solliciter l'aide de partenaires régionaux et extra-régionaux dans le cadre de la mise en oeuvre de la résolution 2085 du Conseil de sécurité des Nations unies, ainsi que le déploiement d'une force des Nations unies au Mali, il considère que cela donne «une dynamique certaine aux changements et inscrit en particulier la lutte antiterroriste dans cette région dans une perspective beaucoup plus globale que par le passé». Pour sa part, Mme Sabine Nolke, coprésidente du gouvernement du Canada du groupe de travail sur le Sahel du FGCT, a évoqué avec tristesse les évènements tragiques d'In Amenas qui, ditelle «ont illustré de manière brutale, en quoi consiste ce défi. Nous avons été témoins avec horreur de ces actes, et c'est avec une grande tristesse que nous avons pleuré les victimes». La nécessité d'une coopération internationale pour lutter contre le terrorisme a été évoquée par les intervenants, dont Mme Sabine Nolke, qui considère que, «l'attaque de Tiguentourine était, dit-elle, un rappel, de manière brutale, que ce fléau du terrorisme dans le Sahel nous touche tous». La séance de travail s'est par la suite déroulée à huis clos et devrait se poursuivre aujourd'hui où des recommandations seront rendues à l'issue de cette deuxième session, qui devrait réactualiser le plan d'action, retenu en 2011 à Alger, sous la coprésidence de l'Algérie et du Canada, lors de la première réunion du groupe de travail sur le Sahel, du Forum global de la lutte contre le terrorisme.