Les vacances du sélectionneur des Verts, Vahid Halilhodzic, se passent bien. Tellement le Bosnien ne se prive pas de communiquer à volonté. La pression des matches de juin dernier évacuée, Coach Vahid ouvre son cœur à tout le monde, la presse française en particulier. Hier, c'est de nouveau le journal l'Equipequi profite de la bonhommie de l'ex-entraîneur du PSG. Dans ses réponses à Hervé Penot, Halilhodzic est revenu sur tout ce qui a marqué son début d'année 2013. La CAN d'Afrique mais surtout l'après- CAN. Une dure épreuve à l'issue de laquelle il a failli «tout abandonner ». Il dira ensuite qu'«au final, c'était peut-être un mal pour un bien. L'équipe avait pris un peu le melon et faisait n'importe quoi. Ça ne correspond pas à ce qu'on devait réussir. Maintenant, il y a un état d'esprit collectif fort et j'en veux pour preuve le peu d'occasions que nous concédons ». Mais ce n'est pas le plus important du nouvel état d'esprit du premier responsable technique des Verts. Celui qui trouve en Djebbour des vertus de leader, alors qu'il ne fait jouer le buteur d'Olympiakos que quelques minutes face au Bénin et au Rwanda, trouve qu'il a fauté en emmenant des joueurs qui n'ont pas répondu à ses attentes. «Certains ne méritaient peut-être pas d'être à la CAN mais ils se sont qualifiés avec nous. En plus, pas mal de gars étaient remplaçants en club, et ce n'était pas facile à gérer», assure-t-il. Désormais, Halilhodzic regarde devant. L'été radieux qu'il va passer ne l'empêche pas de penser à l'automne où l'Algérie aura à composter son billet pour le Brésil. Des appréhensions, Halilhodzic en nourrit profondément. Cela va de ses craintes de voir des joueurs-cadres hors forme le jour J à l'adversité affichée par de potentiels redoutables barragistes. «J'aimerai éviter l'Egypte», dira-t-il tout de go. «C'est une grande équipe, qui a un jeu fluide, qui est collectivement au point et je connais surtout le contexte... On verra mais on peut aussi tomber sur le Cameroun, le Sénégal... J'ai peur d'abord qu'on s'enflamme. Car l'euphorie en Algérie est immense. Tout le monde nous voit en Coupe du monde. Rien n'est fait. C'est pour ça que j'ai accepté un match amical en août — que je ne voulais pas spécialement au début vu la période — mais ce sera pour parler aux joueurs, pour les rassembler. Et je vais insister : "restons modestes !"», explique-t-il. Comment compte-t-il s'y prendre pour bouger ces montagnes ? «Il ne faut pas sauter les étapes. C'est une situation nouvelle et contre le Mali, en septembre, on sera tranquille et on préparera les matches décisifs. Nous avons beaucoup d'ambition, nous sommes déterminés à aller au Brésil. Pour l'instant, nous faisons un parcours exceptionnel avec quatre succès», épilogue celui qui pense que la venue de Belfodil n'est pas acquise. En condensé comme dans le détail, voilà ce que pense le Bosnien des intentions de la probable recrue de l'Inter Milan vis-à-vis des Verts. «Je ne parle pas avec les agents, moi je parle au joueur directement. Je n'ai pas d'intermédiaire. Il n'y a donc rien de nouveau à son sujet. J'ai toujours été cohérent là-dessus. Certains expatriés voulaient jouer et être titulaires mais il n'y a aucune condition pour intégrer l'équipe nationale. L'équipe nationale, c'est quelque chose de sacré. Quand je vois ce qui s'est passé en France... L'équipe nationale, c'est le miroir d'une nation, c'est autant politique, voire plus, que sportif. Quand on pense Brésil, on pense foot non ? C'est plus fort même que la politique. En Algérie, les gens sont très fiers de leur pays, de leur nation. Et parce que je serais un étranger, je n'en tiendrais pas compte ?! Il n'est pas question de faire n'importe quoi. Tu n'as pas le droit de bafouer le drapeau algérien.» Net et précis.