La commémoration de la vingt-et-unième année de l'assassinat du Président Mohamed Boudiaf s'est déroulée dans un climat de tension, hier, au cimetière d'El-Alia. La police a procédé à plusieurs interpellations. Tarek Hafid- Alger (Le Soir) Un important dispositif policier a pris position dès les premières heures de la matinée devant les accès du cimetière d'El-Alia. Objectif : éviter que la commémoration de l'assassinat du Président Mohamed Boudiaf ne se transforme en tribune de revendications. La Coordination nationale des gardes communaux avait annoncé son intention de se recueillir sur la tombe du défunt Président. Mais aucun garde communal n'a finalement pu accéder au cimetière. Il semblerait que la police ait interpellé les membres de cette coordination au centre-ville de la capitale. Hier matin, le Mouvement des jeunes indépendants pour le changement et la Fondation Matoub Lounès ont pu, non sans difficultés, rendre hommage à Boudiaf. «La police nous a arrêtés à l'entrée du cimetière car nous portions un drapeau algérien, l'étendard amazigh et une banderole avec l'inscription Mémoire, Devoir et Justice», explique Azziz Hamidi, membre de la Fondation Matoub Lounès. «Nous avons dû négocier notre entrée. La décision a été prise de laisser le drapeau amazigh et la banderole. Mais une fois devant la tombe, nous avons juste eu le temps d'observer une minute de silence. Les policiers, qui étaient très nombreux, n'ont pas accepté qu'il y ait de prise de parole», précise pour sa part Ghilès Lounis. Selon Azziz Hamidi, la tension était très vive à cause de l'interpellation d'un membre du Mouvement des jeunes indépendants pour le changement. «Nous avons refusé de sortir de l'enceinte du cimetière par solidarité avec Abdou Bendjoudi», indique-t-il. Les membres du MJIC sont reconnaissables à leurs t-shirts «Qui a tué Mohamed Boudiaf ?». Ils décident de rester à l'intérieur pour exiger la libération de leur ami. Les officiers de la DGSN engagent des négociations pour faire sortir le groupe. Ils y parviennent. Une fois à l'extérieur, un commissaire leur apprend que Abdou Bendjoudi a été libéré et qu'il se trouve au Caroubier. La police leur ordonne de quitter les lieux sur-le-champ. Mais ils refusent et exigent le retour de Bendjoudi à El-Alia. La tension monte de nouveau. Les sept membres du MJIC sont embarqués de force dans un fourgon cellulaire. Hier, plusieurs Algériens ont été interpellés pour le simple fait d'avoir voulu rendre hommage à Mohamed Boudiaf.