La patronne du Parti des travailleurs persiste et signe : le pays est sous la menace d'une ingérence étrangère sérieuse et appelle à un front intérieur uni à même d'y faire face et de déjouer les velléités de l'impérialisme avec les Etats-Unis à sa tête qui veut placer des Karzaï partout. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) «La menace extérieure n'est pas une illusion, ce n'est pas une vue de l'esprit.» Telle a été la réponse de Louisa Hanoune à notre interpellation, hier, à l'occasion d'une conférence de presse animée au lendemain du meeting internationaliste en défense de la souveraineté de l'Algérie contre toute forme d'intervention étrangère, si cette main étrangère qu'on brandit était à savoir une forme de diversion, comme le pensent plus d'un, notamment à l'approche de la présidentielle dans le pays. Pour elle, l'Algérie est «ciblée» plus que tout autre pays de la région, ne niant pas l'existence d'un lien entre l'appétit vorace des forces impérialistes menées par le couple Etats-Unis-France et la présidentielle d'avril prochain dans notre pays. Rendez-vous à travers lequel ces forces voudraient bien, avec l'aide et l'assistance de leurs supplétifs locaux, placer à El Mouradia un de leurs valets qui assouvirait leurs désirs. Entre autres, remettre en cause la règle 51/49%, la construction des logements sociaux, l'augmentation des salaires, les acquis sociaux arrachés par une longue et laborieuse lutte. «Ils veulent placer des Karzaï partout, des hommes à leurs soldes», dira-t-elle, même si la présidentielle annoncée dans le pays n'est, selon elle, qu'un élément secondaire. Car, argumentera-t-elle, «en Syrie tout comme au Mali et dans pas mal d'autres pays détruits, il n'y avait pas de présidentielle en vue». Mais Mme Hanoune refusera de faire le lien entre ces velléités d'ingérence étrangère et la mauvaise gouvernance en vigueur dans ces pays ciblés, avec son corollaire la corruption. «Le quotidien des Etats-Unis et de la France est rythmé par l'éclatement de plus grands scandales de corruption», soutiendra-t-elle. Et de signifier que dans toute corruption, il y a les corrompus qui sont, dans le cas de l'Algérie, les cadres qui acceptent des pots-de-vin, et les corrupteurs qui sont ces multinationales qui soudoient pour avoir des marchés. La patronne du PT soutient avoir sollicité bien des partis pesants pour la constitution de ce front interne, convaincue que le peuple n'acceptera pas qu'on porte toute atteinte à la souveraineté du pays. «Nous attendons leurs réponses, certains d'entre eux sont en proie à des crises internes aiguës», dira-t-elle, soulignant le sens aigu du patriotisme des animateurs des divers mouvements de contestation qui ont admirablement refusé toute tentative à savoir de récupération.