Il y a quelques mois, des instructions venues d'en haut ont été données aux autorités locales pour libérer les places publiques et autres rues et ruelles des étalages du commerce informel, dans toutes les agglomérations de la wilaya. Cette opération d'envergure nationale a été certes rondement menée par la police mais ses effets n'ont pu s'inscrire dans la durée. Et pour cause, avec le temps, la vie de milliers de familles est devenue dépendante de ce genre de commerce, facilité par l'anarchie, l'absence de tout contrôle et surtout l'exonération de tout impôt et autres charges. Les effets de cette mesure, qui n'a été qu'un coup d'éclat, n'ont duré que quelques jours parce que ces «commerçants» qui se sont trouvés livrés à l'inactivité sont venus rejoindre la cohorte de chômeurs. Aussi, pour éradiquer cette plaie dégénérative et galopante, il fallait que l'opération soit précédée d'une préparation. Les responsables locaux ont eu à affronter la colère des intéressés qui se sont livrés à maintes actions de contestation, assiégeant les mairies, daïras et en bloquant même des routes. Ces actions ont d'une certaine manière obligé les autorités à se rendre à l'évidence, face à la réoccupation des places publiques par ce type de commerce, qu'il faut trouver de vraies solutions. Il a fallu donc procéder à la prospection des espaces à même de contenir ces diverses activités. Il a fallu ensuite effectuer des études, trouver les crédits, lancer des appels d'offres dans le respect d'un code jugé très bureaucratique pour enfin lancer la réalisation d'espaces commerciaux de proximité organisés. Cela a donc demandé des mois, mis à profit par les commerçants pour revenir en force, au grand dam des autorités. Les opérations de réalisation de ces marchés ont été menées à cadence forcée sous la pression des actions de contestation qui sont devenues quasi quotidiennes. Résultat, à une dizaine de jours du mois de Ramadan, 14 marchés couverts, 38 locaux commerciaux dotés de toutes les commodités de base, 120 box (à rideaux métalliques) répartis pour 60 à Hammam Righa, 39 à Miliana, 11 à Boumedfâa, financés par les PCD (Plans communaux de développement), dans le cadre d'une opération spéciale initiée par le ministère de l'Intérieur ont été réceptionnés. La wilaya, quant a elle, a réalisé sur ses fonds propres, 2 marchés couverts et 178 locaux à Khemis Miliana et 40 box supplémentaires à Aïn Defla. Selon le chef de l'exécutif de la wilaya, les travaux de réalisation de ces structures connaissent un taux d'avancement estimé entre 70 et 90%, les travaux intérieurs sont achevés, et il ne reste que les aménagements extérieurs environnementaux. On précise que ces espaces destinés à contenir le commerce informel qui se pratique sur les places et autres trottoirs seront livrés aux bénéficiaires au plus tard à la fin de la première semaine du Ramadan, sauf le marché couvert d'El Attaf dont la livraison est prévue à un peu plus tard pour des raisons techniques qui ont retardé le projet. Par ailleurs, on ajoute que toute activité commerciale en dehors de ces espaces ne pourra se faire que si elle est dûment validée par les autorités de tutelle. Tout le monde espère, enfin, pouvoir effectuer ses achats dans des espaces organisés, sécurisés, contrôlés et que l'espace public soit rendu public et que disparaisse de l'environnement, ce spectacle d'anarchie, qui règne dans nos villes.