Abdelmalek Sellal a effectué, hier, une visite «surprise» dans la wilaya d'Alger. Une visite qui n'était pas, en tout cas, programmée de longue date. D'où son caractère politique. D'ailleurs, les sites à visiter n'étaient pas nombreux comme c'est le cas habituellement dans les autres wilayas, et la visite est intervenue au lendemain même du retour du Premier ministre de son long voyage en Tanzanie et en Ethiopie. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Cette sorte de «manifestation de présence» s'explique par ce besoin de combler l'absence prolongée de Abdelaziz Bouteflika qui est d'autant plus «visible en ce début juillet, période où les festivités officielles coïncidant avec la fête de l'Indépendance sont nombreuses. Sellal, qui n'avait pas présidé la cérémonie traditionnelle de Cherchell, comme il ne le fera pas pour celle de demain au ministère de la Défense, a donc choisi d'enchaîner la dernière réunion avec les walis, la semaine dernière avec cette sortie algéroise. Le Premier ministre a réservé l'essentiel de son programme au secteur du logement. «Pas une seule inauguration ou visite d'un site officiel», aurait ordonné Sellal qui avait par exemple rejeté la proposition d'inaugurer le nouveau siège de l'APC de Hydra, avons-nous appris de source sûre. «Uniquement les projets et infrastructures à caractère social et économique», aurait-il ordonné au wali d'Alger. Et c'est ainsi qu'il a été question, hier, de l'inauguration d'un centre d'enfouissement technique à Hamici, au sud-ouest de la capitale. Une réalisation qui va soulager les habitants de la capitale des multiples nuisances de la fameuse décharge de Ouled Fayet. Ce qui poussera Sellal à ordonner du reste : «La décharge de Ouled Fayet doit fermer d'ici à décembre prochain.» Cette halte aux environs de Magtaâ Kheira était par ailleurs la seule dans le programme de la visite du Premier ministre qui ne soit pas consacrée au secteur de l'habitat et du logement. En procédant à des inaugurations ou à des lancements de chantiers à Ouled Fayet, à l'ouest de la capitale, et à Gué-de-Constantine, à l'est, Sellal a multiplié les déclarations et les observations à propos de ce qu'il sait si sensible, tellement vital pour les Algériens, particulièrement à Alger : le logement. «Il y a 25 000 logements sociaux qui seront distribués à Alger entre septembre et octobre», a annoncé Sellal à partir de Ouled Fayet. Ce disant, il a enjoint au wali d'Alger de «fermer définitivement ce dossier. Les logements doivent bénéficier aux citoyens qui sont dans les chalets (depuis le séisme de 2003, ndlr) et ceux qui sont encore dans des habitations précaires (comme à Diar Chems et à El Madania). Les logements doivent être distribués dans la transparence la plus totale pour éviter le moindre problème», insistera-t-il encore. A Gué-de-Constantine, un peu plus tard, Sellal précisera encore : «Dans une semaine, nous allons procéder à l'installation d'une commission à ce propos et où seront représentés les comités de quartier». Aussi, et outre le grand projet d'extension de la ville d'Alger qui prévoit la construction de plus de 30 000 logements à l'horizon 2029, Abdelmalek Sellal tenait à rassurer : «Nous pouvons mobiliser des moyens supplémentaires pour faire face à la très forte demande en matière de logements dans la capitale.» Dans une déclaration à la presse à la fin de sa tournée algéroise, Sellal ajoutera : «Nous avons demandé au wali d'Alger de trouver d'autres assiettes foncières pour réaliser l'important programme AADL réservé pour la capitale.» Enfin, comme c'est devenu une tradition chez lui, Abdelmalek Sellal insistera longuement, sur les sites visités hier, sur le respect des délais de réalisation, mais aussi sur la prise en considération de nos traditions architecturales et urbanistiques. «Livrez-nous une belle cité arabo-berbère», lancera-t-il ironique au partenaire portugais sur le chantier de Ouled Fayet. Tandis qu'en direction de l'autre partenaire étranger, un Egyptien, à Gué-de-Constantine, il aura cette autre pique ironique : «Réglez-nous cette histoire d'ascenseurs qui ne marchent jamais chez nous.»