Au ministère de l'Education nationale, on fait tout pour minimiser l'ampleur de la fraude qui a pesé de tout son poids lors de la session du baccalauréat 2013 dont le taux a subi, à l'occasion, une chute sensible pour atteindre tout juste les 44,78% avec la première place qui revient une fois encore à la wilaya de Tizi-Ouzou. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - Le directeur général de l'Office national des examens et concours qui a présenté, hier, les résultats du BEM et du baccalauréat, se sachant «attendu»sur ce volet, a pris le soin de devancer ses interlocuteurs, les journalistes, fort nombreux à cette conférence de presse. «Les épreuves des examens du BEM et du bac se sont déroulées dans des conditions normales», a lancé tout de go Ali Salhi, qui minimisera, par la suite, au maximum la fraude ayant entaché des épreuves du bac à travers des wilayas du pays. «Le taux des cas de fraude est seulement de l'ordre insignifiant de 0,56% à l'échelle nationale», tiendra-t-il à affirmer, soutenant que la fraude n'a été formellement prouvée par des commissions conformément au règlement qui régit l'examen du bac dans 163 salles relevant de 11 centres éparpillés au niveau de seulement six wilayas du pays qu'il évitera de nommer malgré l'insistance des journalistes. Et l'orateur ne daignera pas «chiffrer» ce taux que contraint de le faire en parlant de 3 180 candidats reconnus coupables de fraude et qui ont été, de ce fait, sanctionnés de 3 ans à 5 ans de privation de candidature au bac pour ceux scolarisés et de 10 ans pour les candidats libres. Des candidats sanctionnés qui n'ont même pas le droit de recours puisque n'ayant devant eux que la possibilité de solliciter une demande de révision et de confirmation à déposer au niveau de leur établissement scolaire ou à l'échelle des Directions de l'éducation de wilaya. Salhi rebondira aussitôt pour «préciser» que la fraude a de tout temps existé et existera encore, comme de par le monde, citant les 319 cas enregistrés en 2009 ou encore les 298 autres comptabilisés l'année dernière. Autre précision du premier responsable de l'Onec, les sujets proposés en philosophie étaient bien parmi le seuil des cours retenu par les enseignants eux-mêmes. «Et puis, poursuivra-t-il, les candidats avaient le choix entre trois sujets proposés», mettant le trac ayant touché des candidats sur le compte de leurs fausses «prévisions». «Les sujets du bac sont à chaque fois tirés au sort et il se peut qu'un chapitre du programme soit reconduit deux années, voire plusieurs années de suite», soulignera Salhi. Le même argument de «normalité» de la chose sera avancé aussi bien par le DG de l'Onec que par le chef de cabinet du ministre de l'Education nationale concernant la baisse sensible du taux de réussite au bac. Salhi reprendra même les taux de réussite à cet examen remontant aux premières années de l'indépendance, ceci avant que Abdelmadjid Hedouar ne fasse part d'une évaluation pédagogique de l'examen du bac tout prochainement lors d'une conférence nationale. Et par wilaya, c'est Tizi-Ouzou qui retrouve la tête du peloton après le recul de l'année dernière avec 60,95% de réussite, talonnée de près par Tipasa et l'Académie d'Alger-Centre. Au bas du classement trônent deux wilayas du Sud, Adrar et Illizi accompagnées de Khenchela. Ceci au moment où le lycée technique Khaled-Kadiri de Tiaret est en tête des établissements scolaires avec 92,48% de réussite et que Afaf-Fatma-Zohra Boukesri de la wilaya de Mascara surpasse les reçus avec l'honorable moyenne de 18,45%. Concernant l'examen du BEM, le taux de réussite est, cette année, de seulement 48%, de loin derrière celui enregistré l'année dernière et qui a vu la première place revenir à la wilaya de Jijel (67,66%) suivie de Souk-Ahras (66,59%), Tizi-ouzou (65,49%).