Sauf miracle, il n'y aura pas de loi de finances complémentaire pour l'année 2013. Une première depuis l'arrivée de Abdelaziz Bouteflika au pouvoir qui avait fini par «institutionnaliser» le recours, pourtant censé n'être qu'une mesure exceptionnelle, à l'adoption d'une LFC, à pareille période de chaque année. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Le gouvernement Sellal avait pourtant commencé à examiner l'avant-projet de loi, le 16 juin dernier. Mais depuis, plus rien. Officiellement, il devait être peaufiné conjointement par le ministre des Finances Karim Djoudi et son collègue de l'industrie, Cherif Rahmani. N'empêche, le gouvernement n'a plus programmé le projet de loi de finances dans ses réunions hebdomadaires, y compris la toute dernière en date, tenue hier mercredi. Selon une source crédible, «le gouvernement n'a pas d'autre choix que de faire l'impasse, tout simplement, sur cette LFC». La raison est bien sûr évidente : «La maladie et la convalescence de Bouteflika changent tout.» Il faut savoir effectivement qu'aucun texte de loi ne peut être adopté et promulgué sans avoir été, au préalable, examiné en Conseil des ministres et, in fine, signé par le président de la République en personne. C'est dire que les premières conséquences de l'absence prolongée de Abdelaziz Bouteflika commencent à se faire ressentir quand même sur le bon fonctionnement de l'Etat. Sellal a beau se surpasser pour combler le vide, Gaïd Salah idem avec deux sorties, l'une à Cherchell, l'autre au ministère de la Défends aujourd'hui même pour présider la traditionnelle cérémonie de promotion des nouveaux officiers supérieurs de l'armée, mais cela ne suffit plus. Un brin pessimiste, notre interlocuteur s'interroge même : «Aujourd'hui, le problème n'est plus de savoir si la LFC sera promulguée ou pas. Elle ne le sera pas. Ce qui inquiète, c'est ce qui adviendra de la loi de finances pour 2014.» Autrement dit, Bouteflika sera-t-il en mesure de «reprendre» d'ici la rentrée ou même avant la fin de l'année pour pouvoir donner son «quitus» pour la loi de finances 2014 ? «A la limite, l'on peut renvoyer toutes les dépenses supplémentaires ordonnées par le gouvernement, pour la loi de finances 2014. Mais l'on ne peut rester sans loi de finances, la plus importante de toutes les lois et sans laquelle tout l'Etat serait paralysé.»