A l'ouverture hier des travaux de la session ordinaire de Madjlis Echoura (conseil consultatif) du Front pour la justice et le développement (FJD), son président, Abdallah Saâd Djaballah, a réitéré son appel à l'application de l'article 88 de la Constitution afin de déclarer l'état d'empêchement du président de la République et organiser des élections anticipées. Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - A l'ordre du jour de cette session, a indiqué M. Djaballah, «débattre de la question de souscrire ou non à l'initiative appelant à présenter aux présidentielles de 2014, un seul candidat de la mouvance islamiste et/ou présenter un candidat au nom du FJD». Il est inutile de noter qu'un candidat au nom du FJD ne saurait être que lui. Or, il convient de souligner que des tractations visant à dégager une candidature unique à la prochaine élection présidentielle sont en cours entre les différentes factions islamistes. Des tractations dans lesquelles s'activent y compris les militants du FIS dissous et à leur tête le chef de la sinistre armée islamique du salut (AIS), Madani Mezrag, qui multiplie les sorties médiatiques ces derniers jours. Si certains privilégient la candidature de l'ancien ministre de l'Education sous feu Chadli, Ali Benmohamed, très proche de cette mouvance, Abdallah Saâd Djaballah et Abderrazak Mokri, désormais leader du MSP, ne cachent pas leur ambition de se porter candidat à la magistrature suprême. Le président du FJD tranchera, en tout cas, à l'issue de cette session ordinaire du conseil consultatif du parti. «Vous me posez une question qui est à l'ordre du jour de cette session. Madjlis Echoura va en débattre et je vous répondrai éventuellement lors d'une conférence de presse», a-t-il répliqué à la question de savoir s'il souscrit ou non à l'initiative appelant à présenter aux présidentielles de 2014, un seul candidat de la mouvance islamiste et/ou s'il se présenterait lui-même au nom du FJD. Bref, outre ces «soucis» de leadership au sein de la mouvance que Djaballah dissimule, comme à l'accoutumée, par son sourire sournois, dans son «prêche» d'ouverture des travaux de cette session, coïncidant cette fois-ci avec un vendredi 5 Juillet, il a «dénoncé» le non-respect de la Constitution. «Certes, elle est inopérante. Nous avons fait part de nos suggestions pour l'améliorer dans bien d'occasions. Mais, nous disons qu'il faut la respecter. Personne ne prend ses responsabilités justement et les institutions naviguent à vue en l'absence du président qui concentre tous les pouvoirs entre ses mains. C'est une situation intenable pour nous et nous réitérons notre revendication d'appliquer l'article 88 de la Constitution afin de déclarer son état d'empêchement et organiser des élections anticipées», a-t-il déclaré. Abordant l'actualité internationale, le leader islamiste qui s'identifie au mouvement des Frères musulmans, a également «dénoncé le coup d'Etat dont a été victime le président égyptien Mohamed Morsi» et appelé la confrérie à «faire preuve de solidarité avec lui et continuer à réclamer justice». «L'armée égyptienne a violé la légitimité. Que tous ceux qui ont voté pour Morsi occupent la rue et réclament son retour. Ils ont le devoir de le soutenir. Nous recommandons qu'ils le fassent par les moyens pacifiques», a-t-il conclu.