Le football mondial est en crise, économiquement s'entend. Contrairement aux folles intersaisons qui ont vu les grands clubs européens mener une offensive sans nulle autre pareille pour s'offrir les pépites brésiliennes, argentines et africaines, à coups de millions d'euros, cette intersaison 2013 marque une notable accalmie au niveau du marché des transferts. En ce sens qu'hormis le coup gagnant du Barça qui s'est offert le phénoménal Neymar (une transaction que les Catalans préparent depuis plus de trois ans), la perspective de voir d'autres vedettes enflammer le marché d'ici le 31 août prochain est infime. Au mieux, l'on assistera à une «criée» aux «bonnes occasions», comme celle que vient de réaliser l'Atletico Madrid en embauchant David Villa, ou encore la Fiorentina qui a réussi à attirer «super» Mario Gomez. La dégringolade boursière est la conséquence directe d'une crise mondiale multiforme à laquelle le football n'a pu s'extraire. Le G14, lobby formé des 14 puissants clubs européens, créé en 2000 et dissous huit ans plus tard, avait tenté à travers son existence à imposer un certain nombre de règles que la Fifa et ses confédérations ont effacées d'un trait. Même si, au demeurant, chaque partie (l'UEFA, la Fifa, les sponsors et les diffuseurs) trouvait son compte et ses intérêts. L'élargissement de la composante de cette organisation (le nombre a été porté à 18 sans que le nom du groupe ne change) et le changement de nom (Association européenne des clubs) prouvent si besoin est que l'instance faîtière présidée par Sepp Blatter était contrainte d'élaborer un calendrier international des plus contraignants pour les fédérations et, donc, à l'avantage des clubs européens en particulier. S'il est vrai que parmi ces derniers, certains sont au bord de la faillite, la mécanique mise en place par les instances internationales du football a favorisé l'arrivée de nouveaux bailleurs de fonds issus des pays du Golfe mais aussi des Républiques de l'ex-URSS. Les princes d'Arabie et les propriétaires des gisements de pétrole en Asie centrale et du Sud-Est ont foncé, tête baissée, vers le Vieux Continent pour investir d'énormes sommes d'argent dans des clubs formant pour la plupart l'Association européenne des clubs. Le FC Barcelone, PSG, Arsenal, Malaga et d'autres pans essentiels du sport-roi en Europe ont mis de côté les «sentiments» pour ne se consacrer qu'aux affaires. Le professionnalisme est une affaire plus sérieuse que les sensibilités «à la petite semaine» affichées par nos décideurs pour qui le MCA, le CSC, la JSK et tous les autres ne sont pas éligibles à l'investissement étranger du fait de la règle 51/49 mais, comble de l'ironie, en raison de ces réticences à voir des clubs vrillés, financés et dirigés par des gens dont le souci est de réussir leurs affaires. Ceux qui n'attendront pas la manne étatique pour aller recruter des footballeurs bas de gamme en CFA ou bien rémunérer des va-nu-pieds à prix d'or.