Par Kader Bakou A sa sortie en 1999, le film Mad in... de Moussa Haddad a été copieusement critiqué. Beaucoup se sont demandés pourquoi un cinéaste expérimenté comme Haddad a pu réaliser un «navet» ou un film aussi «superficiel» comme Mad in.... D'ailleurs, le même reproche a été fait à Youssef Chahine avec la comédie musicale Silence... on tourne ! (2001). Dernièrement, nous avons revu Mad in, dont le titre veut dire «malade en...» (c'est-à-dire malade en Algérie). Dans le contexte de la décennie noire, Moussa montre un monde totalement différent de la réalité, ce qui pourrait être une forme de résistance contre cette même réalité ou même contre «le projet de société» islamiste et contre le terrorisme qui a rendu la société algérienne malade. Le film casse enfin l'image d'une société algérienne «islamisée», que donnaient de notre pays les médias étrangers. Mad in... raconte également une histoire se déroulant dans un pays (l'Algérie) sans présence de l'Etat et de ses institutions comme la police. Aujourd'hui, tout le monde se plaint de «l'absence de l'Etat». On ne sait jamais ce qu'il y a dans la tête d'un cinéaste ! K. B.