Le changement temporaire d'activité commerciale est interdit par la loi. Pourtant, ils sont nombreux à tourner enseignes durant le mois de Ramadhan, animés par le désir d'amasser gros. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) Vendeurs de zlabia, de cherbet (boissons), de feuilles de boureks, de gâteaux, de petits pains, d'articles scolaires, de fruits et légumes ou de produits alimentaires, le choix du produit à commercialiser se décide d'après la saison. Les commerçants sont nombreux à changer d'activité pour «se conformer à la saison en proposant les produits les plus prisés». Pourtant aux yeux de la loi, cette pratique est interdite. Le commerçant doit présenter une demande au Centre national du registre du commerce (CNRC) et attendre une autorisation pour changer ou ajouter une activité supplémentaire à son activité initiale. Sur le terrain, et d'après les estimations de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), le changement d'activité temporaire touche entre 15 000 et 20 000 commerçants sur le territoire national dont trois quarts sont des commerçants informels. Un commerce «à la demande» qui, selon le porte-parole de l'UGCAA, échappe à tout contrôle. Absences de règles d'hygiène, non-respect de la chaîne de froid et des conditions de conservation, ces produits issus de l'informel sont la source de plus de 90% des produits périmés. En dehors du danger de cette pratique sur le consommateur, l'UGCAA estime que le changement illégal d'activité commerciale ne permet pas aux institutions concernés d'établir des statistiques et d'avoir des chiffres sur l'activité commerciale en Algérie pour tracer des programmes dans le secteur. Les directions du commerce font la chasse depuis le début du mois de Ramadhan à ce phénomène. Cependant, ne sont sanctionnés que les commerçants qui possèdent un registre du commerce et qui travaillent dans l'illégalité. Les autres, ceux qui exercent dans l'informel et qui n'hésitent pas à se convertir en commerçants uniquement pendant le mois de Ramadhan, relèvent des collectivités locales. D'ailleurs, le directeur du commerce de la wilaya d'Alger qui s'est déjà exprimé sur le travail illicite qui fleurit notamment durant ce mois a déclaré avoir proposé au wali d'Alger de prendre des mesures d'urgence à l'encontre de ces personnes à qui il a proposé d'entrer dans la légalité.