De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari «Rien ni vraiment personne ne m'obligeait à partir.» Au contraire, que du contraire ! Albert II de Belgique, 6e roi des Belges, commençait même à marquer des points auprès des réticents et des opposants à la monarchie. Seuls, en définitive, les extrémistes de la Nieuw-Vlaamse-Alliantie (N-VA) réclamaient sa tête et la fin de la monarchie. Albert II décide, pourtant, de partir. La tête haute et le devoir accompli. Un roi à nul autre pareil. Philippe, son fils, sera le 7e roi des Belges. Alors prince héritier, il a visité l'Algérie. Philippe, 53 ans, son fils lui succède à l'occasion de la fête nationale de la Belgique. C'était hier. La monarchie belge née en 1830 d'un complexe montage international piloté par l'Angleterre est une institution, pourtant, démocratique. C'est un Parlement élu qui vote le principe d'une monarchie constitutionnelle et ce sont les élus du peuple qui acceptent, formellement, l'intronisation de la dynastie des Saxe-Cobourg et Gotha. A consonance trop germanique, l'appellation change et mue en Belgique – Van Belgie – Van Belgien, tirée des 3 langues officielles du pays, français, néerlandais, allemand. Philippe est, donc à partir d'hier, Philippe de Belgique, Van Belgie, Van Belgien, 7e roi des Belges. Très connu, ici notamment après son mariage très médiatisé avec Mathilde d'Udekem d'Akoz a eu, c'est rare pour un prince héritier, à prendre position. Il a dénoncé à deux ou trois reprises la extrémistes, notamment les séparatistes flamands. Ce qui lui valut à l'époque de vives critiques, le monarque belge devant rester en-dessus de la mêlée. Depuis, Philippe est resté discret, pour parfaire son métier de roi. Dans une Belgique déchirée, coupée en deux, le sud (Wallonie-francophone) et le nord (Flandre, néerlandophone), la monarchie est l'une des rares institutions qui symbolise le fédéralisme solidaire. Beaucoup de voix et non des moindres revendiquent toujours l'évolution de l'Etat vers le confédéralisme, ce qui, de facto, signifierait la fin de la Belgique. Albert II avait su, lors de son règne, avec tact et habilité, déjouer les pièges confédéraux, notamment lors de la crise des 541 jours qui avait vu le pays sans gouvernement. Philippe, désormais 7e roi des Belges, sera-t-il le continuateur de l'œuvre de son père et de la dynastie à laquelle il est affilié ? Dans le cas contraire, l'époux de la charmante Mathilde, désormais reine des Belges, aura été le dernier monarque de Belgique. Philippe, alors prince héritier, a visité l'Algérie il y a quelques années.