Un spectacle de musique et danse traditionnelles dans la pure tradition du diwane algérien a été animé à l'espace Plasti à Alger par la troupe Hna Mselmine de la localité de Aïn Sefra (wilaya de Naâma). Organisée par le quotidien Algérie News dans le cadre de ces soirées «Mille et une news», le spectacle, qui inaugure le cycle «Les nuits du diwane », a attiré un public de connaisseurs et des musiciens du même genre. Assis en tailleur sur la petite scène de l'espace Plasti, les huit membres de la troupe, menée par le mqeddem Mohamed Rahmani au chant, ont offert au public l'occasion d'écouter des bordj (morceaux) ancrés dans la culture orale des principales tribus gnawa, dans l'ordre et avec les chorégraphies adéquates. Ainsi, le mqeddem, toujours coiffé du turban de son père et formateur, a choisi des bordj comme Ryma, Bawa, Migzawa et Sayour affilié à des tribus de la région du Sahel comme les Haoussa ou les Bambara, source de ce legs rituel. Grand passionné de diwane et issu d'une famille de praticiens de Aïn Sefra, le mqeddem Mohamed Rahmani a tenu à «exposer son rituel avec le maximum d'authenticité possible, en animant un diwane dans les règles afin de le transmettre aux musiciens et troupes présentes à cette soirée. La troupe Ouled Bambara, ainsi que l'ethnomusicologue américaine Tamara Turner qui avaient rencontré Hna Mselmine lors du Festival national de musique diwane à Béchar en juin dernier sont revenus voir cette troupe dans un cadre plus propice à l'échange et au débat. Dans ce sens, le mqeddem prenait toujours le temps d'expliquer le rituel point par point. Lors des bordj Migzawa, les danseurs de la troupe ont abandonné leurs costumes de scène pour des costumes de chasseurs africains, et exécuté une chorégraphie rappelant des danses de chasse guidées par la voix exceptionnelle du «koyo bango» (chanteur). En dernière partie du spectacle, le chef de troupe a invité les musiciens et le public à s'imprégner de l'esprit du diwane de Aïn Sefra et à y participer, tous assis à même le sol en formant un cercle avec les membres de la troupe. Autre grande spécificité de cette troupe, qui avait reçu le prix du jury au festival de Béchar, tous les membres de la grande famille Rahmani sont des universitaires passionnés par la recherche, la transcription et la traduction des textes dans le domaine du diwane.