Par Kader Bakou Créé en 1978 par Robert Redford, le Festival du film de Sundance est le principal festival américain de cinéma indépendant. Ce festival annuel, qui se tient à Park City et Salt Lake City, présente essentiellement des films réalisés hors du système hollywoodien. D'autres villes à travers le monde, notamment Buenos Aires, Bruxelles et Bordeaux, ont eux aussi leur festival du cinéma indépendant. Le système hollywoodien, une machine à fabriquer des succès, existe. Aujourd'hui, vous n'avez pas l'impression que tous les «grands» films américains se ressemblent ? A partir de 1970, la structure en trois actes a commencé à dominer la réalisation des films à succès aux Etats-Unis. En 2005, le scénariste Blake Snyder publie un livre, une sorte de guide d'écriture scénaristique, qui va devenir la bible de Hollywood, ce grand temple du cinéma mondial. Snyder décompose la «vieille» structure à trois actes, en un «descriptif des points forts», c'est-à-dire les 15 événements pivots indispensables à l'histoire. Ensuite, il attribue à chacun d'eux un nom et un numéro de page. Comme chaque page d'un scénario correspond à une minute dans un film, cela fait du guide de Blake Snyder, une recette d'écriture de film, minute par minute. Snyder insistait sur le fait que son descriptif des points forts n'est qu'une simple structure, pas une recette. Mais après sa mort en 2009, sa feuille de route scénaristique s'est imposée à Hollywood, point par point, peut-être à cause de sa simplicité. La recette miracle servant à fabriquer les blockbusters est donc trouvée et adoptée, malgré son propre créateur. Désormais, l'histoire dans les films made in Hollywood égrène chacun des moments forts de Snyder. Certains de ces points forts sont : une image d'ouverture reflétée dans la scène finale, une exposition du thème (entre la cinquième et la septième minute du film), un catalyseur qui lance l'histoire (au milieu du premier acte), une pause dans l'action, une fausse victoire (à environ trois quarts du film), un moment où «tout est perdu», suivie d'une «sombre nuit de l'âme chargée émotionnellement», et, enfin, la vraie victoire à la fin du film. Conformément aux recommandations de Snyder, les méchants sont liquidés dans l'ordre croissant d'importance (le plus fort des méchants meurt le dernier). Reste-t-il une place à la création et à l'imagination ? K. B.