Les travailleurs des communes reviennent à la charge, eux dont les revendications ne semblent pas constituer une «urgence» pour leur tutelle, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Et cette fois-ci, lassés et indignés de cette indifférence qui ne peut, à leurs yeux, durer encore, ils s'en remettent tout simplement au Premier magistrat du pays. En effet, le Syndicat national des travailleurs des communes (SNTC), en attente d'agrément et dont les promoteurs, à leur tête Azzedine Aït-Khelifa, ont déposé le 6 juin dernier le dossier d'enregistrement auprès des services du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, s'est directement adressé au président de la République. Dans une lettre ouverte, les travailleurs des communes décrivent leurs conditions lamentables quotidiennes. «Nous sommes une frange présente dans toutes les municipalités de la République. Et lorsqu'il a été décidé, par le gouvernement, de régulariser l'ensemble des fonctionnaires relevant de la Fonction publique nous avons été arbitrairement marginalisés», écrit Aït-Khelifa. Et à ce dernier de considérer que les deux textes portant statut particulier et régime indemnitaire des travailleurs des communes promulgués en 2008 et 2011, n'étaient finalement que de la poudre aux yeux, car, selon lui, jamais suivis d'effet depuis leur publication au Journal officiel le 29 septembre 2011. «Nous percevons la plus basse rémunération de la Fonction publique alors que nous formons l'épine dorsale de l'administration publique», tient à souligner le secrétaire général du SNTC. Les revendications de cette large corporation se résument en l'augmentation du point indiciaire à 100%, la revalorisation de la prime de la femme au foyer à 8 000 DA et des allocations familiales à 2 000 DA par enfant à charge sans condition aucune, la révision du mode de gestion du Fonds national des péréquations des œuvres sociales (FNPOS), le maintien du départ à la retraite sans condition d'âge, la réintégration dans leurs postes de travail de tous les syndicalistes licenciés ou suspendus de manière abusive. Ceci, en sus, bien entendu, de la promulgation d'un nouveau code de travail et l'abrogation de l'article 87-bis de la loi 11/90, le respect des libertés syndicales et le droit de grève, la révision et l'unification des statuts des travailleurs des communes, la révision du régime indemnitaire, l'intégration de tous les contractuels en poste et les travailleurs du filet social et l'implication du partenaire social dans la gestion de la carrière des travailleurs.