Mercredi dernier, les chefs de service de la protection de la flore et de la faune de 17 wilayas du centre, de Béjaïa à Tlemcen en passant par Relizane, Oran et Sidi Bel Abbès ont tenu à Aïn Defla une réunion d'évaluation du dispositif mis en place dans le cadre de la préservation du patrimoine forestier et du couvert végétal. Cette réunion d'évaluation avait été précédée à la fin du printemps dernier d'une autre réunion pour la mise en place de ce dispositif et les modalités de sa mise en application. Il faut noter que les feux de forêt, principalement en été, n'ont jamais cessé depuis des années et continuent à ravager dans les nombreuses wilayas touchées par ce phénomène provoqué dans la majorité des cas par l'homme, la flore autant que la faune et d'anéantir la biodiversité dont la vie de l'homme dépend. Mercredi déjà, sur le versant est du Zaccar dans la région de Aïn N'Sour, toute la journée d'épais nuages de fumée noircissaient le ciel du côté de Aïn Torki dans la daïra de Hammam Righa. Selon un des responsables locaux de cette commune, il ne se passe pas une semaine sans qu'on enregistre ici et là des départs de feux en divers endroits. De ce fait, nos collines perdent, hectare par héctare leur couvert végétal qui a mis des décades et des décades à pousser, exposant les sols à l'érosion. A ce sujet, on se rappelle qu'il y a 4 ans la ville de Aïn Torki lors d'une forte pluie a failli être emportée par une coulée de boue noircie de résidus charbonneux qui a détruit des habitations et où 58 personnes avaient péri. C'est dire les périls que peuvent entraîner ces feux. Cela ne fait pas longtemps, un responsable répondant oralement à un article de presse dira : «Il ne faut pas exagérer, il ne s'agit là que de feux de broussailles sans danger», oubliant que dénuder les sols c'est les soumettre à des dégradations irréparables. Pour ne citer que la wilaya de Aïn Defla, la plus touchée, dit-on, par ces feux de forêt, on notera que depuis janvier à ce jour, selon une source sûre, les flammes ont détruit 55, 50 ha de forêts, 165,50 ha de maquis, 312 ha de couvert végétal, et 142 ha d'espaces nouvellement reboisés. Ce sont les daïras de Hammam Righa et de Aïn Lechiakh qui ont été les plus sévèrement touchées par ces feux puisque dans la première, on a enregistré 18 foyers et dans la seconde 12 foyers, soit globalement 602 ha de couverture végétale partis en fumée. On notera aussi que dans le dispositif en question les hommes en vert, ces soldats du feu n'ont pas eu à intervenir dans tous les incendies enregistrés. Ils sont intervenus dans le cas de 31 foyers où les pertes enregistrées n'ont été que de 71 ha. Par contre, dans les incendies où ils ne sont pas intervenus, au nombre de 20 foyers, les pertes sont presque 10 fois supérieures, soit 604 ha de couvert végétal réduit en cendres. Et nous ne sommes qu'au début de la période la plus chaude de l'été, en ce début août. Par ailleurs, on entend alors, souvent, le citoyen dire «à quoi ça sert de dépenser des milliards pour reboiser en février si les forêts flambent en été. Pourtant, nous avons bien un ministère chargé de la protection de l'environnement, de la flore et de la faune !»