Rebondissement dans l'affaire Cnan. Selon des sources judiciaires sûres, le juge instructeur de la septième chambre du pôle judiciaire spécialisé du Centre a inculpé le patron du Group Gofast/Aigle Azur poursuivi dans l'affaire Cnan. Ainsi, le magistrat a décidé de mettre sous contrôle judiciaire le mis en cause, après son audition hier, en présence de ses avocats. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - La défense, qui semble contester la décision prise par le juge, compte se pourvoir auprès de la chambre d'accusation et par voie de conséquence, plaider le rejet des chefs d'inculpation retenus contre son client. Cela dit, il n'en demeure que ce rebondissement dans l'affaire Cnan fait suite à la remise du rapport d'expertise au juge en charge d'instruire cette affaire, il y a de cela deux mois. A ce titre, dans la partie concernant le patron du groupe Gofast/Aigle Azur, le rapport d'expertise élaboré par deux experts, en l'occurrence Benkouider Abdelkader et Chemli Moussadek, fait état que «le Groupe Cnan a subi un préjudice de 219 843 683 DA suite au contrat conclu avec le group Gofast-Aigle Azur dans le cadre de l'exploitation de la ligne maritime Alger-Marseille, à travers sa filiale Cnan Maghreb Lines (CML)». Le rapport d'expertise en question (voir Le Soir d'Algérie dans son édition du 15 juillet 2013) a fait ressortir quatre dysfonctionnements dans la gestion de l'entreprise Cnan durant la période allant de 2002 à 2005. Les premier et deuxième sont relatifs aux consultations sur la gestion des arrêts techniques des navires et les attachements des contrats, au nombre d'une trentaine, relatifs aux affrètements des navires avec les entreprises étrangères, Progress Bulk Cariers et Great Hope. Les troisième et quatrième dysfonctionnements relevés dans le rapport d'expertise ont trait «aux procédures suivies dans la vente des navires à compter de 2004 et les conditions ayant précédé la création de la joint-venture IBC». En guise d'introduction, les rédacteurs du rapport ont fait état de leur déplacement tant au niveau de l'entreprise Cnan et ses filiales qu'à la SGP Gestramar en charge de la gestion du portefeuille des entreprises maritimes. La même source a ajouté que «toutes les facilitations ont été accordées pour l'exécution de la mission dont on avait la charge». Ainsi, les deux experts agréés auprès de la cour d'Alger ont identifié cinq axes d'évaluation, dont les deux plus importants concernent les procédures mises en place dans la vente des navires, le rapatriement de la devise et le manque à gagner du groupe Cnan au sujet de son association avec CTI Group. Les deux autres axes identifiés par le rapport d'expertise concernent les conditions portant création de la joint-venture IBC et le contrat conclu en 2007 avec le groupe Gofast-Aigle Azur. Le rapport rappelle qu'IBC est une entreprise de droit algérien, née d'une association entre le Saoudien Ghait Rashad Pharaon, Laradj, un Algérien établi en Jordanie, et Cnan Group. La même source parle de surfacturation avec la complicité de CTI Group, qui revendique aujourd'hui du Group Cnan, le paiement d'autres créances qui n'ont pas été déterminées.