Fidèle à son discours, le président du PNSD, Taleb Mohamed Chérif n'y est pas allé par quatre chemins pour, à la fois dire tout le mal qu'il pense de ce qu'il qualifiera de «système pourri» et, par le même, jeter des fleurs à tous ceux qui font du «bon boulot» dont notamment le Premier ministre, Abdelmalek Sellal et certains hauts fonctionnaires. Egal à lui-même, le président du Parti national pour la solidarité et le développement, qui présidait, hier à Constantine une réunion organique des coordinateurs des wilayas de l'Est a plaidé pour «un changement pacifique via des élections libres» de ce qu'il qualifiera de «système pourri». «50 ans après l'indépendance de l'Algérie, au lieu de bâtir une République démocratique et sociale, non seulement ce système pourri a appauvri les Algériens mais les a transformés en un tube digestif», a asséné d'emblée Taleb Mohamed Chérif. Aussi, il appellera le président de la République «à s'armer de courage et à donner des consignes en ce sens ». À l'encontre de ce dernier, le patron du PNSD ne manquera pas de décocher quelques flèches notamment pour ce qui est du choix des hommes placés à des postes clés au sommet de l'Etat. Interrogé à propos de l'affaire Sonatrach II et les mandats d'arrêt internationaux, lancés contre l'ex-ministre de l'Energie et des Mines et sa famille, le président du PNSD qui dit «respecter la justice et son travail» a estimé que tout le problème réside dans le choix des hommes. «Il est évident que le choix était mauvais. Je dis que beaucoup de présomptions pesaient sur ce personnage, et ce, déjà depuis qu'il a eu à présenter la loi sur les hydrocarbures. Des soupçons pesaient sur lui également dans l'affaire BRC des années avant l'éclatement de l'affaire Sonatrach I. La femme de ce personnage a décroché des marchés contraires à la réglementation» a estimé le conférencier tout en rappelant qu'une personne qui détient une nationalité américaine ne pouvait que défendre les intérêts de celle-ci. Dressant un tableau peu reluisant de la situation économique du pays, ce dernier a plaidé pour l'investissement des fonds de réserves, «placés dans des banques US détenues par des juifs», selon lui, dans des projets de développement, notamment dans le secteur agricole. Aussi, il pense que l'Algérie devra penser sérieusement « à l'après pétrole, car gouverner c'est prévoir». Pour conclure, Taleb Chérif qui faisait une lecture «du règne de Abdelmalek Sellal» depuis son intronisation à la tête du gouvernement et notamment son rôle prépondérant sur la scène politique et médiatique depuis la maladie du président de la République, a estimé que ce dernier faisait des efforts. «Le Premier ministre fait des efforts, certes. Il a sillonné dix wilayas, il essaye mais l'Algérien souffre toujours» a dit Taleb qui au passage a salué le travail remarquable de certains walis, ministres et autres commis de l'Etat.