Des actions et des objectifs sont tracés pour la relance de l'industrie nationale, une stratégie dans laquelle le département ministériel de Cherif Rahmani s'est engagé résolument. Pivot naguère du développement économique de l'Algérie, l'industrie a pâti ces dernières décades d'un déclin avéré, d'un déficit de vision et d'organisation, de l'échec des diverses dynamiques impulsées. Une situation de déclin à laquelle les différents exécutifs qui se sont succédé ces dernières années, ont voulu y remédier, sans disposer cependant d'une stratégie réellement offensive. En sera-t-il également le cas pour l'équipe gouvernementale Abdelmalek Sellal, en place depuis presque une année ? Répondre par l'affirmative semble probable, au regard des initiatives que le ministère de l'Industrie, de la Pme et de la Promotion de l'investissement multiplie, soucieux de relancer le tissu industriel, la production domestique, et réduire à l'économie nationale sa trop grande dépendance des hydrocarbures. Pour atteindre ces objectifs, comme l'analysait hier l'Agence presse services, le département de Cherif Rahmani a mis en place une stratégie industrielle qui sera soumise au débat lors de la prochaine tripartite. L'un des éléments de cette stratégie est axé sur l'adoption d'un nouveau code de l'investissement, un texte qui aspire selon le ministre de l'Industrie, à consacrer «la stabilité institutionnelle et réglementaire pour donner l'assurance à l'investissement algérien et étranger en Algérie». Cette loi sera suivie par l'introduction de nouvelles mesures permettant un meilleur climat des affaires qu'avait préconisé le Comité institué par le ministère dans le but d'améliorer le classement de l'Algérie au prochain rapport Doing Business de la Banque mondiale. Ainsi, l'on indique que ces démarches sont censées faciliter les procédures de création d'entreprises notamment lorsqu'elles seront accompagnées d'autres mesures comme la refonte des statuts de l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI) et de l'Agence nationale de développement de la PME. Lors de la rencontre gouvernement-walis tenue en juin dernier, M. Rahmani avait tracé le cap de cette stratégie en estimant que la politique industrielle initiée «est une grande cause nationale», soulignant que ce secteur génère 4,5% de la valeur ajoutée du PIB et qu'il devrait atteindre 6 % par an à brève échéance. L'objectif de cette politique industrielle à l'horizon 2020 est non seulement d'augmenter la valeur ajoutée mais aussi de réduire les importations et d'améliorer les exportations tout en préparant les conditions nécessaires pour «sortir de la commande publique», avait souligné M. Rahmani. De nombreux secteurs d'activité sont désignés pour se placer en tant que piliers de cette politique, sur la base du développement optimisé du partenariat avec des entreprises étrangères. Il s'agit notablement des secteurs mécanique-automobile, électrochimie, électronique, et industrie du ciment. A côté de ces filières, d'autres secteurs font aussi l'objet de réhabilitation à l'instar de celles de l'électroménager, du textile et de l'agroalimentaire, voire de la renationalisation dans le cas de la sidérurgie, les négociations engagées pour la reprise du complexe d'El Hadjar à Annaba connaissant des avancées. Toutes ces initiatives s'inscrivent dans la perspective d'accorder la préférence à l'outil national de production, qualifié de «choix cardinal» par Cherif Rahmani. En filigrane, il s'agit par ailleurs de mettre en confiance les PME et les investisseurs en leur facilitant l'accès au foncier et aux crédits bancaires. A ce propos, le ministre de l'Industrie avait indiqué que 50% des projets proposés à l'ANDI ont été annulés par leurs promoteurs depuis 2002 à cause de problèmes financiers et de disponibilité du foncier.