Le grand rendez-vous tant attendu avec le 9e art arrive à grands pas et, déjà, les passionnés de BD, le public connaisseur et assoiffé de découvertes se préparent au voyage sans frontières. Du 8 au 12 octobre prochain, le Festival international de la bande dessinée d'Alger (Fibda) organise sa sixième édition. L'édition de la maturité, fruit de l'expérience accumulée et des résultats très encourageants enregistrés depuis la toute première manifestation du genre. A la différence d'autres festivals culturels qui font du surplace, le Fibda s'est mis en mouvement, notamment à partir des deux dernières éditions, pour atteindre désormais de la visibilité et de la consistance. En témoigne, par exemple, le thème (ou le slogan) choisi pour ce prochain festival : «Cases et bulles en délire». Comme si les organisateurs, définitivement rassurés quant aux capacités de leur enfant de marcher enfin tout seul, se lâchaient un peu et revenaient à l'ABC de la bande dessinée : la fantaisie, l'humour sublime et libérateur. Il faut dire, à cet égard, que la participation (pour la toute première fois) au 40e Festival d'Angoulême revêt une signification capitale, la bande dessinée algérienne étant aujourd'hui reconnue au niveau international. Une telle reconnaissance, par l'un des plus grands festivals de BD au monde, prouve que le Fibda avance dans la bonne direction. C e n'est donc pas un hasard si, après Angoulême, la BD algérienne sera présente cette année au Maroc, en France (à Lyon et à l'Institut du monde arabe), à Lausanne (Suisse) et à la Réunion. Il faut également souligner que, depuis sa création, le Fibda a particulièrement privilégié la formation et la promotion des jeunes créateurs, l'objectif essentiel étant d'assurer la relève de la génération des pionniers. Cette année, par exemple, le festival en est à sa troisième promotion de jeunes talents. Celle-ci regroupe 20 jeunes créateurs qui ont bénéficié d'un cycle de formation et d'apprentissage des techniques de la BD. L'actuelle promotion a entamé son stage en juin 2013, elle est encadrée par Bruno Pradel et Pascal Genêt. Comme les promotions précédentes, celle de la 6e édition présentera un ouvrage collectif ayant pour thème «Le quotidien», et chaque membre de l'équipe pourra espérer se faire publier en album individuel. En 2013, l'effort en direction des jeunes portera y compris au niveau du staff chargé de l'organisation du festival. Pour la première fois, en effet, la nouvelle équipe a une moyenne d'âge de 28 ans seulement. En plus d'un concours professionnel ouvert à tous les auteurs (nationaux et étrangers), des ateliers et des journées thématiques, il sera réalisé un ouvrage en commun entre les créateurs algériens et camerounais. Le Cameroun sera d'ailleurs à l'honneur, ce pays étant l'hôte du prochain Festival panafricain. A noter également qu'après Adrar, l'année dernière, cette fois-ci ce sera au tour des villes de Tizi-Ouzou, de Boumerdès et de Constantine d'accueillir le Fibda. Comme de tradition, un hommage sera rendu à l'un des pionniers de la BD algérienne : Rachid Aït-Kaci, plus connu sous son pseudonyme Kaci. Plusieurs pays seront présents à l'occasion de cette grande fête autour de la BD.