La flambée des prix des légumes persiste. Trois semaines après le mois de Ramadhan, la tendance reste toujours la même dans les marchés de la capitale. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Les prix des légumes affichés sur les étals font toujours fuir les clients. Pourtant les marchands affirment qu'il y a eu une légère baisse des prix. Hier encore au marché T'nache de Belouizdad à Alger, la pomme de terre était cédée à 40 DA le kilo, la tomate à 50 DA, de même pour les aubergines. Les carottes et les navets étaient proposés à 70 DA et la courgette à 70 DA. Les poivrons vendus à 100 DA le kilo, la laitue à 120 DA et les haricots 140 DA. Selon les vendeurs, les prix des légumes ont légèrement baissé. «Dans les marchés de gros, les prix des légumes montent et descendent constamment et le marché de détail suit ces changements», explique Hamid, marchand de légumes. Une affirmation que les clients contredisent. «Je n'ai remarqué aucun changement dans les prix. Les commerçants ont maintenu les prix exercés durant le mois de Ramadhan dernier», souligne une sexagénaire, rencontrée dans les étroites allées du vieux marché. Même son de cloche chez le porte-parole de l'Ugcaa (Union générale des commerçants et artisans algériens). Pour Hadj Tahar Boulenouar, les prix des légumes demeurent élevés car le taux d'approvisionnement des marchés de gros demeure le même depuis le Ramadhan. «Les mêmes quantités de marchandises sont maintenues et distribuées par les agriculteurs et les chambres froides», explique-t-il. Autre facteur «déstabilisateur» : les chambres froides. Boulenouar déplore que celles-ci «ne jouent» pas leur rôle pour garantir un approvisionnement régulier. D'ailleurs, poursuit-il, «le nombre de ces chambres froides demeure insuffisant». Il pointe du doigt également le manque de marchés de proximité et de détail. «Cette situation fait en sorte que la différence entre le prix de gros et celui de détail soit gonflée. La marge de bénéfice atteint souvent 100%», précise-t-il. Il cite ainsi le cas de la pomme de terre cédée à 40 DA voire plus dans certaines régions alors que son prix de gros ne dépasse pas 20 DA. Le porte-parole de l'Ugcaa indique par ailleurs, que l'Algérie connaît un déficit de 30% de la production en fruits et légumes. Une insuffisance qu'il incombe à la «non-orientation» des fellahs dans le choix de leurs plantations.