Les brigades opérationnelles des services des douanes ont découvert, lors d'un contrôle inopiné, 57 000 litres de carburant (essence et gasoil) dans une station d'essence Naftal dans la ville frontalière de Ouenza (Tébessa). Ces carburants étaient stockés dans les réservoirs de cette station publique, pourtant fermée pour défaut d'approvisionnement. Une enquête a été aussitôt déclenchée suite à cette opération de contrôle qui s'inscrit dans le cadre du renforcement de la lutte contre la contrebande dans les zones frontalières. «C'est une véritable panique qui s'est emparée du personnel de la station, lors de la découverte du pot aux roses», confie-t-on dans l'entourage des douanes. Des informations évoquent, en effet, l'implication directe des responsables de cette station dans un vaste réseau international de contrebande auquel ils fournissaient les carburants stockés. Voire, l'existence de réseaux de trafiquants bien organisés et structurés, disposant de moyens de collecte, stockage et transports qui acheminent des milliers de litres de carburants quotidiennement notamment vers la Tunisie et la Libye. Certes, la contrebande de carburants et autres produits est un phénomène tout à fait «ordinaire» dans certaines stations privées de distribution, relèvent des observateurs. Toutefois, le cas de Ouenza est considéré comme extrêmement grave, dans la mesure où des responsables de l'entreprise publique Naftal sont impliqués directement, complices ce faisant, des contrebandiers qui ont adopté de nouvelles formes de trafic. Pour rappel, les mêmes services des douanes de Tébessa ont procédé, courant août 2013, à la saisie de quelque 11 000 litres de carburants aux frontières tunisiennes. Les auteurs de ces actes de trafic ont été traduits devant la justice.