Les auteurs du crime perpétré dans la commune de Ramdane-Djamel (lire notre article : un cadavre sous la baignoire paru dans notre édition du 31 août 2013) ont été enfin identifiés par la brigade criminelle de la police judiciaire de la Sûreté de wilaya de Skikda. Ils sont au nombre de trois, dont son ex-épouse, les deux autres personnes sont âgées de 46 et 55 ans. La femme et le premier complice ont été placés en détention préventive par le procureur de la République de Skikda, alors que le deuxième a été placé sous contrôle judiciaire. Les chefs d'accusation retenus contre eux sont «homicide volontaire avec préméditation, harcèlement et dissimulation de cadavre, brouillage des indices du crime et non-dénonciation d'un délit». Les faits de cette affaire sont dignes d'un roman de James Hadley Chase. Comme déjà rapporté, la disparition de la victime, un quinquagénaire résidant à la nouvelle cité de Ramdane-Djamel, remonte au mois de novembre 2012. L'absence de la victime lors des décès de son frère aîné, de son neveu et de son beaufrère, ainsi qu'au cours de la cérémonie de réussite aux épreuves du bac de sa fille, a éveillé les soupçons de sa famille qui a, par l'intermédiaire de son frère, déposé plainte le 31 juillet. Durant cette période, les auteurs ont inventé un stratagème qui donnait l'impression que l'homme était bien vivant et échangeait régulièrement des contacts avec son exépouse et ses trois enfants, deux filles et un garçon, via des SMS. Pour cela, il leur a fallu un complice, appréhendé au niveau de la voie principale de Ramdane-Djamel, en possession d'une lettre de félicitations adressée à la fille de la victime pour sa réussite aux épreuves du baccalauréat 2013. C'est ce qui a encore confirmé les soupçons des enquêteurs sur la probabilité qu'une machination de toutes pièces montée par la bande. Son interrogation a abouti à la confirmation que c'était lui qui jouait le rôle de la victime (comme quoi elle était encore en vie et se trouvait au sud pour l'acquisition d'un bus d'une valeur de 10 millions de dinars), en répondant aux SMS que l'ex-épouse envoyait. Le premier complice était également celui qui mettait à la disposition de l'ex-épouse sa carte d'identité, pour que cette dernière puisse retirer de l'argent d'Algérie Poste, via le CCP du quinquagénaire enseveli sous la baignoire. La brigade criminelle a pu remonter le fil du crime en découvrant que le corps de la victime se trouvait dans son appartement. La perquisition du domicile a permis, avec la collaboration de la police scientifique, de relever que la baignoire a été couverte d'une couche en béton armé. En y creusant un petit trou, une odeur de décomposition s'en dégagea : le corps de la victime y était, découpé en 9 (la tête, la cuisse droite, la cuisse gauche, le thorax droit, le thorax gauche, le bassin, les membres et les pieds), ayant également subi des coups au ventre et sur le crâne. Les parties dépecées ont été soigneusement enfouies dans des sacs noirs en plastique. La mutilation du corps a été l'œuvre, selon les éléments d'information que nous détenons, de l'ex-épouse et du premier complice. Le deuxième complice s'est chargé, quant à lui, d'enduire la baignoire de céramique dans le but de cacher les indices du crime. Les objets saisis par les services compétents ayant servi au crime sont un marteau, une scie et un objet contondant. Le mobile n'est autre que l'appartement que la victime projetait de vendre après la rupture de la relation conjugale.