Prévues pour ce dernier dimanche, les élections pour approuver la grève à laquelle a appelé le bureau syndical désigné de l'entreprise ArcelorMittal Annaba n'ont été tenues que ce lundi. A cet effet, et tôt hier, les urnes installées au niveau des unités et ateliers ont commencé à recevoir les travailleurs électeurs. Une nette adhésion au mot d'ordre de débrayage est observée auprès des premiers votants, rencontrés à leur sortie des bureaux du scrutin. «Notre vote en faveur de la grève est motivé par le refus de la direction de reconnaître nos revendications. Il faut voir les conditions dans lesquelles nous produisons de l'acier. Tout simplement, c'est l'enfer ! Et malgré notre pénible travail, la direction refuse de nous payer en conséquence. Le partenaire étranger évoque des problèmes dans la production, et pourtant, il a bénéficié des largesses des pouvoirs publics dans la consommation de l'eau, de l'énergie et des réductions de taxes, sans investir le moindre dinar. Depuis son arrivée au complexe en 2001, il a amassé des sommes faramineuses qu'il a transférées vers le siège du groupe au Luxembourg. Et durant sa présence à El Hadjar, il s'adonnait à des opérations de dépouillement des biens en pièces de rechange laissées sur place par l'entreprise étatique et estimées à des millions de dollars. C'est aussi le cas dans les mines de l'Ouenza et Boukhadra, également acquises par le Franco-indien. Ces mines sont aujourd'hui dans un état lamentable. On dirait qu'elles ont subi un bombardement. L'extraction du minerai de fer se fait n'importe comment, sans suivre les règles élémentaires pour cela», ont tenu à rappeler certains travailleurs fulminant au sortir des bureaux de vote. Dans la même journée d'hier, et voyant que le syndicat et à travers lui les 5 400 travailleurs étaient décidés à aller à une grève générale et illimitée paralysant le complexe, l'employeur a commencé à amadouer les représentants du partenaire social. Craignant le pire, Il a accouru au siège de l'inspection du travail d'El Hadjar pour reprendre les négociations suspendues depuis mercredi dernier en raison de son intransigeance. Les élections pour l'approbation de la grève, entamées ce lundi matin se poursuivront jusqu'à 22 heures pour permettre à l'équipe de nuit de pouvoir se prononcer. Sachant que le travail au sein du complexe se fait en brigade de trois fois huit.