La société pétrolière norvégienne Statoil reviendra en Algérie, dès la mise en œuvre des recommandations formulées par la commission d'enquête qu'elle a désignée pour évaluer les événements vécus en janvier dernier sur le site de Tiguentourine. Le rapport d'enquête met également en cause toutes les procédures sécuritaires de BP, l'opérateur de l'association In Amenas Gaz, avec Statoil et la Sonatrach. Le rapport de la commission d'enquête mise sur pied par Statoil (Cf. notre édition du 9 septembre) n'a pas été tendre avec les procédures de l'associé britannique. «La somme des mesures de sécurité extérieure et intérieure n'a pas réussi à protéger les personnes sur le site de l'attaque d'In Amenas le 16 Janvier (....). Les mesures de sécurité sur le site n'ont pas été conçues pour résister ou retarder une attaque de cette envergure», écrivait Torgeir Hagen, l'ancien chef du service de renseignement norvégien, qui a présidé la commission d'enquête. Autrement dit, Statoil ne permettra plus à BP de gérer seule les questions de sécurité aussi bien à In Amenas qu'à In Salah, où les deux associés exploitent un autre gisement de gaz. Car, BP qui saignait l'association avec des factures importantes pour les prestations HSE (hygiène, sécurité et environnement) confiées à la société britannique Stirling, comptait sur l'armée pour la protection des sites. La société de gardiennage qu'elle a engagée, avec des sommes conséquentes, ne disposait d'aucun moyen pour repousser une quelconque attaque de quelque nature qu'elle soit. Le rapport, qui a été remis mardi au conseil d'administration de Statoil, contient 19 recommandations dans les domaines de la sécurité pour In Amenas et d'autres installations en Algérie, l'organisation et les capacités, les systèmes de gestion des risques de sécurité, la préparation aux situations d'urgence et de la coopération et des réseaux. La société norvégienne ne devrait pas reprendre ses activités en Algérie avant la mise en place des dispositifs sécuritaires recommandés par la commission d'enquête. Selon des sources bien informées, l'application de ces dispositifs ne devrait pas prendre beaucoup de temps. Mais, tout le monde s'attend à ce que BP tergiverse sur ces recommandations et retarde au maximum les échéances de reprise des activités sur In Amenas. BP évoquera surtout les coûts de ces dispositifs sécuritaires et ne manquera certainement pas d'imposer ses fournisseurs traditionnels pour la réalisation de ces prestations. Pour sa part, la Sonatrach n'est pas en mesure d'imposer une quelconque feuille de route à ses deux partenaires norvégien et britannique. Ce dernier impose son rythme de travail et réclame toujours davantage de concessions.