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DERNIERS CHANGEMENTS DANS L'INSTITUTION MILITAIRE ET AU GOUVERNEMENT
Les «explications» de Amar Saïdani
Publié dans Le Soir d'Algérie le 16 - 09 - 2013

Le tout nouveau secrétaire général du FLN «explique» tout ce qui a caractérisé ces derniers jours la scène politique nationale, faite, notamment, de changements notables dans l'institution militaire avant que la boucle ne soit bouclée avec le remaniement ministériel, mercredi dernier.
Mohamed Kebci - Alger (Le Soir)
Au forum du quotidien arabophone Echourrouk dont il a été l'invité avant-hier, Amar Saïdani pense tout de go que Abdelmalek Sellal est l'homme du moment pour guider le gouvernement. Chose qui ne semble pas déranger le parti majoritaire, arguant que la phase actuelle a besoin d'un «gouvernement de technocrates et pas de politiques». D'où, poursuivra-t-il, «la présence dans la nouvelle équipe de pas moins de six walis dont quatre nouveaux».
Et d'exclure toute influence «extérieure» dans le dernier remaniement, le Président ayant, expliquera-t-il, «usé de ses prérogatives constitutionnelles». Saïdani s'en lavera presque les mains du sort qui a été celui de bien de ministres du FLN. Et de soutenir : «Je ne pense pas que l'exclusion de certains noms du parti du gouvernement ait un quelconque lien avec leurs agissements à mon élection à la tête du parti ou aux changements qui y sont intervenus.» D'ailleurs, ce remaniement à propos duquel Saïdani avouera n'avoir pas été avisé au préalable par le président de la République, dira-t-il, n'aura aucune influence dans le choix des futurs membres du bureau politique du parti.
Ceci dit, Saïdani ne fera pas l'économie d'une attaque frontale contre les opposants à l'intérieur du FLN qui empêche toute réconciliation entres les frères ennemis», considérant que la question de la légitimité «a été réglée à l'hôtel El-Aurassi». Saïdani déniera au frère cadet du Président «toute influence dans les affaires internes du parti, pas plus, d'ailleurs, que le Président lui-même qui, soit dit en passant, est le président d'honneur du front, ou encore une quelconque partie sécuritaire». Et de réfuter tous les scénarios tissés ici et là qui «n'existent que dans la tête et l'esprit de certains journalistes et autres analystes». Saïdani invitera, dans ce sillage, la classe politique dont l'opposition à l'effet de consacrer la stabilité du pays. Au sujet des changements opérés par le président de la République dans l'institution militaire, le nouveau premier responsable du FLN les confirmera en les qualifiant d'«importants» et relevant de ses seules prérogatives en sa qualité de chef suprême des forces armées et de ministre de la Défense nationale. Saïdani inscrira ce remaniement dans l'institution militaire dans le sillage de l'impérative professionnalisation de cette dernière, au vu des dangers allant crescendo à nos frontières, avec, notamment, l'attaque de la base pétrolière de Tiguentourine au début de l'année en cours. Ceci en sus de la nécessité de «séparation entre les pouvoirs».
D'où, selon lui, le bien-fondé de la démarche portant passage de certains services relevant jusque-là du DRS sous la chapelle du commandement général de l'état-major de l'ANP. Des mesures à même, estimera encore l'ancien président de l'APN, d'«éloigner l'institution militaire de la sphère politique et des affaires de justice». «Elles sont de nature à protéger l'institution militaire et pas l'isoler» surtout, dira-t-il, que «le pays est sorti du «qui-tue-qui ?». Et elles n'ont «aucun lien avec la prochaine présidentielle et des calculs purement personnels, réfutant tout rôle de «faiseur de présidents» de l'institution sécuritaire. «Si on admet cela, cela voudra dire que les partis politiques et les organsinions de la société civile ont échoué dans leurs missions.»
A propos des affaires de corruption qui rythment l'actualité nationale, le successeur de Belkhadem à la tête du vieux parti a dénoncé le fait qu'elles soient exploitées à des fins politiques à l'approche des rendez-vous électoraux. «A chaque fois qu'une élection présidentielle pointe du nez, la scène politique s'anime et s'enflamme avec ces informations distillées au sujet d'affaires de corruption contre tel clan ou tel autre. Et de rappeler la campagne contre le général Mohamed Betchine, conseiller de l'ex-président Liamine Zeroual, et en 2004, le scandale Khalifa avec le candidat Ali Benflis et tout ce qui s'en est suivi jusqu'à maintenant.»
Et Saïdani se dira pour que la justice traite ces dossiers loin de toute exploitation politique. «Car s'il est vrai qu'il y a des dossiers de corruption, il y a également des interrogations qui doivent bien prendre fin», soutiendra-t-il encore. Il plaidera pour que «les vrais dossiers de corruption soient traités par la justice en leur temps, soit à leur éclatement, et dans un cadre réglementaire avec le respect de la présomption d'innocence».
Autre sujet abordé par le nouveau SG du FLN, les islamistes dont il exclut toute ascension au pouvoir, ceci «même en cas d'élections libres et transparentes». Et d'expliciter sa sentence en soutenant que «le pouvoir au nom de la religion est un mensonge dont la majorité du peuple a pris conscience. Ceci avant de s'interroger : si les islamistes veulent gouverner au nom de l'islam, que ferons-nous, nous au niveau du reste des partis dont notamment le FLN ? Ne sommes-nous pas religieux ?»
Saïdani, qui exclura toute capacité de la famille islamiste à s'entendre sur une candidature unique à l'occasion de la présidentielle prochaine, répondra à ceux qui, parmi principalement les partis islamistes et nationalistes, revendiquent la mise au musée du FLN. «Une démarche qui contredit la diversité politique et partisane que garantit et protège la Constitution», affirmera-t-il, s'interrogeant de nouveau sur «où mettre les militants, les élus alors que c'est le parti de la majorité et le peuple qui a voté pour le FLN si on venait à mettre ce dernier au musée».
Evoquant le printemps arabe, le secrétaire général du FLN qualifie ce concept de mensonge, refusant de considérer que ce qui s'est passé en Egypte est un coup d'Etat militaire en même temps qu'il prend le soin de ne pas considérer ce qui caractérise la scène égyptienne comme une révolution. Saïdani considère tous les protagonistes en Egypte, armée et Frères musulmans, comme étant victimes d'un complot comme dans le reste des pays de la sphère arabe. Un complot que le nouveau patron du FLN met sur le compte des Américains dont l'ancien président Bush père avait considéré il y a longtemps que l'anarchie leur permettrait de faire main basse sur le monde arabe, allusion à l'Islam politique dont les courants sont les plus grands bénéficiaires de ce pseudo-printemps arabe. Et de relever que l'Algérie est le seul pays de cette sphère arabe qui est stable, se référant à ce qui se passe dans les pays voisins avec une Libye qui ne peut, selon lui, même pas vendre 8% de son pétrole.


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