SAIDANI : «Bouteflika est le président du FLN» BENSALAH : «Nous allons poursuivre notre soutien au Président»
RND : Abdelkader Bensalah confirme l'option du 4e mandat «Nous allons poursuivre notre soutien à Bouteflika» «Au Rassemblement national démocratique, nous avons soutenu et nous le faisons toujours, et nous resterons ainsi toujours convaincu par les orientations et les choix de Monsieur le Président de la République, par ses programmes successifs que nous avons appuyés à toutes les étapes. Nous allons poursuivre ce même soutien...» C'est Abdelkader Bensalah qui parle. Kamel arni - Alger (Le Soir) Le secrétaire général par intérim du RND est, surtout, il est important de le souligner, le président du Sénat. Deuxième personnage de l'Etat, Bensalah est également un très proche de Abdelaziz Bouteflika. C'est l'un des rares hauts responsables algériens à avoir un accès direct à lui depuis 1999. L'homme parle très rarement. Mais quand il le fait, c'est généralement pour exprimer «la» position officielle du pouvoir. C'était le cas même sous Liamine Zeroual. En affirmant donc, publiquement, à l'occasion de la réunion de la commission nationale de préparation du quatrième congrès du RND, tenue jeudi dernier à Zeralda, que son parti va «poursuivre ce même soutien», Bensalah confirme «officiellement», si besoin était, la candidature de Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat. Le successeur de Ahmed Ouyahia à la tête du RND n'évoque même pas la maladie de Bouteflika, comme en juin dernier lorsqu'il s'en prenait en des termes «crus» à tous ceux qui évoquaient, légitimement pourtant, l'état de santé du locataire du Val-de-Grâce à Paris. Non ! Jeudi, il parle d'un président qui est là et pour encore longtemps ! Ainsi, Bensalah dira saisir cette occasion pour «exprimer notre fierté pour la participation du RND, à travers ses cadres, dans l'application de cette politique et la concrétisation de ces grandes réalisations aux plans économique et social. De même qu'elle a permis une parfaite maîtrise de la situation sécuritaire consolidant, par ailleurs et de manière claire, la stabilité dans le pays et a réuni les conditions nécessaires à la réussite de la politique de redressement national et, partant, le choix de la réforme politique...». Bensalah, qui insistera longuement sur le positionnement traditionnel et «irréversible» du RND auprès du pouvoir, ne manquera pas d'exprimer son «soutien total au nouveau gouvernement Sellal dans son application du programme de Monsieur le Président de la République». Et pour mieux préciser son propos, il ira encore plus loin lorsqu'il dira, sans détour, que le RND «demeure foncièrement attaché à la nécessité de poursuivre son action dans le cadre du mouvement national soutenant Monsieur le Président de la République et son programme pour continuer les efforts consentis pour le développement, la stabilité ainsi que la poursuite de l'application de la politique des réformes entreprises». Il insiste même : «La position de notre parti a toujours été le soutien permanent à Monsieur le Président de la République et son programme et elle a toujours été intégrée dans un cadre de travail dans lequel ont pris part d'autres forces nationales soutenant ce même cap.» En clair, l'alliance pour le soutien du «candidat du consensus» est déjà mise en branle. Avec le FLN, le RND, le MPA, le TAJ comme noyau dur. D'autres partis, organisations et sigles de tous bords ne tarderont certainement pas à rejoindre l'alliance «pour un quatrième mandat», et ce, à seulement trois mois de la convocation officielle du corps électoral, prévue pour fin décembre prochain. Et ce sera également à cette même période que le RND tiendra son quatrième congrès. Un congrès entièrement contrôlé par Abdelkader Bensalah qui va être consacré, sans aucune surprise, comme successeur définitif d'Ouyahia au poste de secrétaire général du parti. Un autre gage de garantie pour Bouteflika... K. A.
Oran : SaIdani, lors de la conférence régionale des cadres du FLN : «Bouteflika est le président du FLN» Sans nul doute, ce jeudi Amar Saïdani, SG du parti du FLN, avait sciemment répété à deux reprises lors de son discours prononcé devant un auditoire de cadres du parti des wilayas de l'Ouest, au niveau du Centre des conventions d'Oran, que son parti est présidé par Bouteflika. Interrogé à ce sujet à l'issue de cette rencontre, il dira à la presse : «Oui, oui c'est ce que j'ai dit, le président Bouteflika est le président du parti et il a des prérogatives.» Une manière d'insinuer que le président est derrière sa nomination tant contestée à la tête du parti. D'ailleurs, cette contestation s'est ressentie ce jeudi lors de cette rencontre à son arrivée dans l'auditorium du CCO où il a été reçu par des applaudissements peu nourris durant son intervention. Ce que nous confirmerons à la sortie auprès de quelques-uns des participants qui nous ont clairement dit que «nous ne l'avons pas applaudi chaleureusement car il nous est imposé». Son discours tournait autour de la nécessité de restructurer le parti, mettre un terme à la polémique interne, en resserrant les rangs et en acceptant les avis de chacun, afin dit-il, de revenir en force sur le terrain et de renouer le contact avec la base. Et de dire à l'intention des contestataires au sein de son parti : «Pas besoin de déchirer cette page des conflits internes au sein du parti, car cette page fait partie de l'histoire du parti, je propose de la tourner et de regarder droit devant nous vers l'avenir et élargir nos liens par des alliances avec d'autres partis qui partagent nos ambitions, pour sortir vainqueurs durant les prochaines échéances électorales.» Et de scander «le parti du FLN est la première force politique dans le pays et il est le seul parti légitime, héritier du message glorieux du 1er-Novembre». Un appel à la mobilisation et à outrepasser tous les conflits, dans un premier objectif : préparer les prochaines échéances électorales. A ce sujet, il dira à l'issue de la rencontre, que pour son parti, la porte des candidatures pour la présidentielle de 2014 est fermée «nous avons déjà un président et c'est Abdelaziz Bouteflika». Dans une précédente déclaration, Amar Saïdani avait déclaré que la santé du président était en amélioration et qu'il allait présider le Conseil des ministres cette semaine, il a été presque aussitôt contredit par le Premier ministre qui, lui, précisera que la date du Conseil des ministres n'avait pas encore été fixée. Une communication contradictoire, qui laisse à penser que les deux hommes ne sont pas sur la même longueur d'ondes. Ce que nous demanderons à Amar Saïdani quant à sa relation avec le Premier ministre et qui dira à ce sujet, «je n'ai aucun problème avec le Premier ministre. Pour nous le Premier ministre dirige un gouvernement technocrate, et ce que nous demandons à ce gouvernement, c'est l'action et encore de l'action, ce qu'il fait». Concernant la révision constitutionnelle, Amar Saïdani a fait savoir que son parti n'avait pas eu encore connaissance de son contenu et que la commission chargée de son élaboration le soumettra au président de la République. «L'avis du FLN à ce sujet est celui du président de la République», a-t-il dit.