Le métro a fonctionné, hier, au ralenti. Le personnel a déclenché une journée de protestation pour exiger l'amélioration des conditions de travail et des augmentations de salaires. Les responsables de l'entreprise RATP El Djazaïr ont pris les postes des conducteurs, en grève, pour assurer le service minimum. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) La protestation dans le secteur du transport, déjà perturbé par la grève illimitée du transport ferroviaire, a fini par gagner le métro. Hier, sur onze trains, seulement quatre ont assuré le service sur la ligne du métro Tafourah-Haï el Badr. Les guichets sur lesquels on peut lire sur une pancarte accrochée «grève du personnel», étaient fermés au niveau des stations et les agents de contrôle absents. Les accès étaient ouverts et les passagers ont circulé gratuitement. Le personnel du RATP El Djazaïr, conducteurs, agents de maîtrise des postes et des lignes, agents de commandes centralisées, chefs de stations, opérateurs commerciaux, opérateurs de contrôle, de sécurité et de maintenance ainsi que le personnel administratif ont déclenché un mouvement de protestation. «Nous sommes 386 employés et 99% sont protestataires aujourd'hui», a précisé Debabi Réda, membre de la section syndicale UGTA du personnel. Il a souligné que les travailleurs dénoncent la lenteur d'exécution des revendications soulevées depuis déjà une année. Ces derniers exigent l'amélioration des conditions de travail, des augmentations salariales et des rémunérations. Le comble, précise le syndicaliste, «après une année de négociations, nous avons bénéficié de vingt dinars d'augmentation pour la prime de panier. Une augmentation qui se fera sur la base du budget de l'année 2014 et non de janvier 2013». Selon le syndicaliste, «après que les travailleurs aient décidé de l'arrêt de travail, les responsables de l'entreprise RATP el Djazaïr ont pris l'initiative d'ouvrir les accès de bandes de contrôle et ils ont assuré la conduite des trains, alors que pour conduire le métro il faut au minimum faire quarante heures de conduite en double avec voyageurs». Le syndicaliste a expliqué que l'entreprise RATP est payée par le nombre de tours assurés, soit 252 tours par jour, d'où cette initiative du service minimum. Seulement avec quatre trains en circulation, l'entreprise ne peut assurer plus de 80 tours. En terme d'argent, l'intervenant estime la perte que va subir le trésor public, suite à ce mouvement de protestation, d'environ cinq millions de dinars par jour entre le rechargement, la vente de tickets et le nombre de tours. «Jeudi dernier, nous avons observé deux heures de protestation entre 7h30 et 10h et la recette financière au niveau d'une seule station, en l'occurrence Haï el Badr était de 13 000 dinars au lieu des 250 000 dinars habituels», ont expliqué les protestataires réunis, au niveau de cette station. Ces derniers sont catégoriques, il n'y aura pas de reprise sans qu'il y ait des engagements concrets de la part de leur entreprise. «Nous attendons depuis trois ans l'amélioration des choses en vain», dénoncent-ils. Pourtant, soulignent-ils, les objectifs de l'entreprise ont été largement atteints. En 2012, le métro a transporté 15 millions de voyageurs au lieu des 12 millions prévus contre 21 millions en 2013. L'EMA (Entreprise du métro d'Alger) a indiqué dans un communiqué repris par l'APS que les horaires de circulation seront assurés de 8h à 20h à raison d'un train toutes les dix minutes. Un service de remplacement par bus sera assuré le long de la ligne, précise-t-on.