Oliver Stone, le réalisateur de Platoon, fait partie de l'équipe de production du projet de film sur l'émir Abdelkader. «Oliver Stone a accepté d'être le producteur exécutif. Tout comme moi, il était venu en Algérie, il y a deux ans à l'occasion du Festival du cinéma d'Alger. Il a été tellement impressionné par ce que font les Algériens, qu'il a décidé d'apporter sa contribution au film sur l'émir Abdelkader», a révélé hier à Alger, Philippe Diaz, directeur de Libre Studio Film, coproducteur du long métrage sur cette personnalité historique algérienne. L'Américain Charles Burnett, présent lui aussi à la conférence de presse à la villa Dar Abdeltif, s'occupera de la réalisation de cette superproduction algero-franco-américaine. «Ce qui m'a fasciné chez l'émir Abdelkader, c'est le fait qu'un religieux comme lui a dit que les trois religions monothéistes sont identiques, donc plus de guerres de religion. Ce qui est important aujourd'hui, c'est son message politique, celui d'un visionnaire. Malgré les horreurs commises par l'armée française, il traitait les prisonniers français d'une manière totalement humaine. En Syrie, il a sauvé les chrétiens et je ne vois pas de message plus important pour la Syrie d'aujourd'hui», a ajouté Diaz, également coauteur du scénario avec Zaïm Khenchelaoui. «Je suis fasciné par la personnalité de l'émir Abdelkader. La situation sur les plans politique et culturel aux Etats-Unis est actuellement compliquée et il n'y a qu'à voir les réactions après l'élection d'une musulmane comme Miss America. Pour moi, être noir aux Etats-Unis, surtout au Sud, a été aussi difficile. Je me suis dit que je devrais apporter ma contribution à changer la perception des gens concernant certaines choses. Le film sur l'émir Abdelkader montrera le vrai visage de l'Islam. Ce film, je le ferai pour vous (les Algériens) et aussi pour les Américains», a déclaré, de son côté, Charles Burnett, réalisateur d'une quinzaine de films aux Etats-Unis et à travers le monde. Le long métrage sur l'émir Abdelkader sera d'une durée d'environ 2h 30. Le tournage durera 18 semaines et sera fait par trois équipes spécialisées. Il aura lieu essentiellement en Algérie et éventuellement en Syrie et au Liban, si la situation sécuritaire le permet. Des négociations sont en cours avec de grands acteurs algériens et étrangers pour les différents rôles. «On veut des acteurs, les plus prestigieux possibles et je peux vous dire qu'on va avoir au casting de grands acteurs français», a encore indiqué Philippe Diaz. Le producteur français a également souligné que le long métrage sur l'Emir ne sera «ni un western, ni un film d'action» mais un «film authentique». Charles Burnett enfin, a promis que le film sera un film à grand spectacle, mais «qui a du sens». Concernant les dialogues, les Algériens parleront en dialecte algérien et les Français en langue française. Une version internationale en anglais est également envisagée. Diaz et Burnett ont reporté le tournage du film sur Karl Marx, afin de s'occuper de celui sur l'émir Abdelkader.