Une vision «nouvelle» et des ambitions en attendant une feuille de route. Le nouveau ministre de la Santé dit ne plus vouloir entendre parler de pénurie de médicaments ou de vaccins, ni de bureaucratie dans la gestion des structures de santé ni encore moins de prise en charge catastrophique des malades atteints du cancer. Abdelmalek Boudiaf ne dévoile, cependant, pas de plan d'action précis. Nawal Imès - Alger (Le Soir) Pour sa première sortie, le nouveau ministre de la Santé a choisi une tournée dans les hôpitaux d'Alger. Tournée qu'il entamera avec pas moins de trois heures de retard à partir de l'hôpital Zmirli. Au cours de la traditionnelle visite guidée, visite qui se voulait inopinée mais qui n'en avait pas l'air, le ministre de la Santé, qui a eu à entendre les doléances du staff de l'hôpital, a martelé que des décisions seront prises. Lesquelles ? Il n'en fera part d'aucune à l'exception de celle d'accéder à la demande des chefs de service pour une extension des services, celle relative à la construction de salles plus appropriées pour la transmission du savoir et celle du directeur relative à l'insécurité qui règne à l'intérieur de l'hôpital. Au sujet de cette dernière doléance, le ministre de la Santé dira qu'il sera possible, dès janvier prochain, de faire appel à des sociétés de gardiennage pour assurer la sécurité du personnel de l'hôpital. Fraîchement installé à la tête du secteur, Boudiaf nourrit l'ambition d'y laisser son empreinte en s'attaquant aux épineux problèmes en suspens depuis de longues années déjà. Plus question de pénuries, dit-il. Le directeur de la Pharmacie centrale des hôpitaux a été instruit afin qu'aucun dysfonctionnement ne puisse survenir. Mêmes instructions données à la responsable des achats au niveau de l'hôpital Zmirli à qui il est demandé de l'anticipation afin d'éviter les ruptures de stocks. Le directeur de l'Institut Pasteur a, quant à lui, reçu les mêmes instructions. La gestion va «complètement changer», promet-il. Comment ? Il n'en dira pas plus si ce n'est qu'une nouvelle vision allait être instaurée grâce à un plan d'action en cours d'élaboration. Une vision qui nécessite du «militantisme» de la part des travailleurs du secteur. Les «points noirs du secteur», il les résume aux urgences, à la prise en charge des malades atteints de cancer et aux services de gynécologie. Pour s'attaquer à ces chantiers, il compte sur un plan d'action qui serait en cours d'élaboration. Dès son installation, le ministre de la Santé avait lancé un «audit» du secteur en envoyant sur le terrain des cadres de son département. C'est sur la base des rapports qu'ils établiront que l'ex-wali d'Oran élaborera son plan d'action et s'attaquera à des dossiers déjà ouverts par ses nombreux prédécesseurs sans qu'aucune amélioration soit ressentie, ni par les professionnels de la santé ni par les usagers des hôpitaux.