L'aveu est du premier responsable de la santé : le secteur souffre de mauvaise gestion. Un constat déjà établi par Ziari et partagé par les principaux acteurs d'un secteur budgétivore mais dont les prestations n'arrivent à satisfaire ni le corps médical ni encore moins les usagers. Le ministre de la Santé en appelle à la mise en place de nouvelles normes. Nawal Imès - Alger (Le Soir) Diagnostic sévère de Ziari, après celui établi en début de semaine au sujet de la situation des structures de santé. Depuis Boumerdès, le ministre de la Santé affirmait jeudi que «le secteur de la Santé en Algérie est confronté actuellement à un manque d'effort nécessaire à l'amélioration de la gestion et de la planification, comme il est d'usage dans les entreprises économiques performantes». Dans l'espoir de remédier à cette situation, Ziari trace une feuille de route avec pour objectif l'amélioration de la gestion des différentes structures sanitaires «selon de nouvelles normes» avec «l'établissement de plans nets et précis, intégrant toutes les données des objectifs à atteindre. Il y a quelques mois déjà, le même ministre qui réunissait à Tipasa les directeurs de la santé de l'ensemble des wilayas s'insurgeait contre l'acquisition anarchique de matériel médical inexploité. Du matériel qui reste souvent en stand-by faute de médecins spécialistes nécessaires à leur mise en marche ou de techniciens en mesure d'assurer la maintenance. Pour tenter de mettre un terme à cette gestion anarchique, Ziari avait évoqué la possibilité de l'établissement prochain d'une agence nationale chargée du suivi et de la gestion des plateaux techniques des hôpitaux comme les scanners, les équipements de laboratoire et des blocs opératoires. Cette agence devrait être créée dans la cadre d'une «stratégie nationale visant une gestion rationnelle des hôpitaux, conformément au plan national fixant les besoins du secteur». En attendant, les administrateurs qui sont à la tête des différentes structures de santé tentent tant bien que mal de parer au quotidien. Résultat : des pénuries récurrentes, du matériel acquis à coups de millions ne fonctionnant plus faute d'entretien. Un état des lieux maintes fois dressé par les intervenants du secteur qui sans remettre en cause la formation dispensée par l'Ecole nationale d'administration qui assure la formation initiale des gestionnaires des établissements de santé n'est pas à mettre en cause, au même titre que l'Ecole nationale de la santé publique d'El-Marsa qui assure la formation continue de ces gestionnaires. Avec des programmes pertinents et des enseignants compétents, ces deux écoles arrivent à former des gestionnaires qui se heurtent rapidement à la réalité du terrain : une machine administrative lourde, des outils de gestion datant d'une autre ère et un personnel d'encadrement administratif et technique souvent en nombre insuffisant et la plupart du temps démotivé. Un cocktail détonant qui fait des structures de santé des machines à consommer des budgets sans être des exemples en matière de performance.